L’orchestre Royal de chambre de Wallonie a donné ce mardi un concert au Palais des Beaux-arts, accompagné d’Augustin Dumay pour la direction et le violon, et de Maria João Pires au piano. Le programme comportait des deux romances pour violon et orchestre de Ludwig van Beethoven, ainsi qu’un concerto du même compositeur pour piano et orchestre. La deuxième partie du concert s’est attardée sur des œuvres de Felix Mendelssohn-Bartholdy avec des Chansons sans paroles transcrites pour cordes et un symphonie.
L’introduction de Charles-Henry Boland permet de fournir les clés d’écoute et les notions de base nécessaires à une écoute plus poussée, les explications données permettant de comprendre la composition des œuvres. Le Concerto pour piano et orchestre n°3 en do mineur a été composé entre 1797 et 1800, mais ne sera publié qu’en 1803. Ce concerto servira de modèle pour les concertos romantiques des suiveurs de Beethoven. Il s’y passe un parfait dialogue entre l’orchestre et le piano. Le thème de ce concerto de facture classique est limpide : l’idée et la tonalité sont données dès le départ. Lors du deuxième mouvement de ce concerto, le piano rentre seul en scène sur un tempo largo (très lent). Le morceau change radicalement de couleurs et de sonorité en changeant de tonalité. Le dialogue entre le piano et l’orchestre se développe : l’orchestre reprend et complète ce que le piano vient de faire.
Deux Romances pour violon et orchestre (en fa majeur, op. 50 et celle en sol majeur op.40) reprennent ce genre chanté qui était à la mode en France au 18e et 19e siècle. Sur une mélodie simple, efficace et lyrique, une idée est développée. Ces romances seraient deux 2e mouvement de concertos jamais composés et tiennent finalement comme 2 pièces indépendantes. Ce type d’œuvre est très chantant et lumineux. La composition en est simple : une idée A est suivie d’une idée B, pour ensuite revenir à l’idée A. Ces deux romances commencent par un solo de violon repris par l’orchestre, d’une manière très émotive et limpide. Le soliste, Augustin Dumay, guide l’orchestre de sa baguette et de son violon. Il emporte le spectateur par l’abondance de ses notes rapides et étendues.
Le concert s’est poursuivi avec des fragments de Lieder ohne Wörte de Felix Mendelssohn-Bartholdy. Ces romances sans paroles sont des pièces pour piano, qui ont été orchestrées ici. Mendelssohn souhaite avec ce type d’œuvre faire valoir l’importance de la musique sur la primauté traditionnellement de mise des paroles. Le matériau musicale donne le sens à la musique avec les mêmes possibilités de toucher l’auditeur. Enfin, l’orchestre a joué la Sinfonia pour cordes n°7 en ré mineur.
Un concert tout en émotivité par la profondeur vibrante des cordes et le dialogue tout en puissance créé avec le piano.