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    Le Boost Camp, qui sera la réalisatrice de demain ?

    Comme dans beaucoup d’autres secteurs d’activités, le cinéma voit nombre de ses talents féminins partir vers d’autres cieux. Pour palier à ce problème, la productrice Diana Elbaum (Entre Chien et Loup) a réuni une équipe motivée pour créer le Boost Camp, un workshop uniquement destiné aux réalisatrices. L’objectif est double : féminiser une profession qui en bien besoin et trouver la cinéaste de demain.

    Pour en parler, nous sommes partis à la rencontre d’Annebella Nezri, fondatrice de Kwassa Films et membre du comité de pilotage du Boost Camp.

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    En quoi consiste le concept Boost Camp ?

    C’est avant tout pour aider les réalisatrices belges, ou résidentes en Belgique, à finaliser leurs projets. Cela se fera sous forme de workshop qui se déroulera en trois fois une semaine. Les deux premières sont davantage focalisées sur l’écriture du scénario, sur comment développer une narration, sur le processus, etc. Ensuite, la troisième semaine est plus axée sur le pitch du projet, son marketing et son benchmarking.

    Et pourquoi les femmes ?

    Des études ont démontré qu’il y a statistiquement plus de femmes dans les écoles de cinéma, alors qu’à terme, il y a beaucoup plus d’hommes qui travaillent dans le milieu. On perd environ 50% des femmes. C’est bien simple, lorsque Diana Elbaum (ndlr : productrice à l’origine du projet Boost Camp) s’est rendue à Cannes une année, il n’y avait aucune femme représentée sur près de 1800 films proposés.

    L’idée est donc de comprendre pourquoi. On sait que la femme a tendance à assumer le rôle un peu classique de la mère au foyer. Certaines réalisatrices n’hésitent pas à mettre leur carrière entre parenthèses dès qu’elles ont un enfant par exemple. C’est une mise entre parenthèses qui les fait notamment perdre leur réseau. De plus, il faut savoir qu’un projet piloté par une femme met en moyenne de 5 à 10 ans à aboutir, alors que celui d’un homme met en moyenne 2 ans et demi.

    Pensez-vous qu’on puisse parler d’une certaine misogynie du milieu ?

    Non, ce n’est pas spécialement ça. C’est plutôt une constatation. Tout ce que nous voulons faire, c’est inverser la tendance. Nous avons donc fait un appel d’offres qui a été entendu puisque nous avons reçu pas mal de candidatures. Ce sont pour la plupart des réalisatrices qui ont déjà une expérience dans le milieu.

    Justement, quels bagages doivent avoir les candidates ?

    Elles doivent avoir au moins fait un court métrage, une série web ou même un film d’école. Nous sommes assez ouverts, car nous voulons aussi pousser la jeune génération. Puis, pour pouvoir postuler, il faut faire un synopsis de quelques lignes, un traitement, une note d’intention et une présentation vidéo, histoire de voir la mentalité et l’énergie de la personne. Ensuite, l’annonce de la sélection se fera au mois de janvier.

    Avec quel genre d’histoire ou de format peut-on arriver au Boost Camp ?

    Tout est bon, de la série au long métrage. Il y a d’ailleurs une certaine émulation autour des séries grâce au fonds RTBF. Ce serait dès lors bien que des femmes créent des séries, ce qui est rare.

    Est-ce qu’une aide financière accompagne le workshop ?

    Oui, il y a tout de même pour plus de deux millions d’euros de prix offerts par différents partenaires comme Google, Wallimage, la Fédération Wallonie-Bruxelles, le Groupe Ouest, Proximus, Casa Kafka Pictures, Screen Brussels, Eurimage, Delvaux, Filmmore et bien d’autres encore.

    Vu que l’initiative vient de Entre Chien et Loup, avez-vous dès lors un intérêt ou une exclusivité sur les projets ?

    Non, elles peuvent venir avec leur propre producteur si elles le souhaitent. De plus, les personnes à l’initiative du projet font partie du comité de pilotage, mais pas du comité de sélection. Nous avons expressément choisi d’autres personnes pour sélectionner les quatre projets.

    Est-ce exclusivement belge comme initiative ?

    Oui, tout à fait. Maintenant, nous aimerions réellement exporter le label Boost Camp à l’étranger. Des contacts se créent tout doucement en Europe et ce serait pas mal de pouvoir étendre le projet.

    Les personnes intéressées ont jusqu’au 22 décembre 2016 à 18h pour poser leur candidature (en cliquant ici).

    Matthieu Matthys
    Matthieu Matthys
    Directeur de publication - responsable cinéma du Suricate Magazine.

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