Le Hello Jazz Festival qui a débuté le 1er octobre pour se clôturer le 13 décembre accueille, comme chaque année, des vedettes et jeunes talents du jazz international mais aussi national.
Les concerts sont principalement répartis dans les régions flamande et bruxelloise mais certains ont aussi lieu en Wallonie comme à Dinant par exemple. Ces concerts se déroulent aussi bien dans des clubs, des centres culturels ou dans de très belles salles comme à Flagey.
A cet endroit (où se déroulera prochainement le Bruxelles Jazz Festival du 12 au 21 janvier) le Hello accueillit de grands noms comme notamment Stacey Kent, Bill Frisell, The Bad Plus mais aussi le super projet d’Ivan Paduart et le concert d’Andrea Motis, véritable révélation.
Nous avons choisi pour vous de suivre ces deux derniers.
Le projet original d’un de nos meilleurs pianistes Ivan Paduart s’inscrivait dans le cadre de son cinquantième anniversaire.
En lui donnant une carte blanche, il eut la bonne idée de rassembler des amis fidèles et collaborateurs de longue date. Son concert étant réparti en deux parties, il entama la première avec son trio habituel qui sera la rythmique des différentes formations à plus de trois musiciens; Philippe Aerts étant à la contrebasse et Hans van Oosterhout à la batterie.
Il s’en suivra des morceaux avec d’autres formules :
– Un nouveau trio avec avec Bert Joris à la trompette et Quentin Dujardin à la guitare acoustique
– Un duo piano-guitare avec toujours le même complice avec qui il vient de sortir un tout récent album intitulé Carthasis.
– Deux quintets dans lesquels s’ajoutera Jan De Haas, pour le jour, au vibraphone et un sextet où vinrent se joindre le saxophoniste Toon Roos et la brillante chanteuse Raphaëlle Brochet.
Si ce premier set pu paraître un bon échauffement, après le break, la deuxième partie prit une toute autre tournure. Le principe des différentes formations était toujours de mise tandis que de nouveaux artistes et de plus nombreux échanges entre les musiciens faisaient leurs apparitions.
Olivier Collette venait sur scène aux claviers alors que Messieurs Philip Catherine et Richard Galliano venaient compléter ce magnifique casting.
Cette deuxième partie fut donc plus variée et dynamique avec des solos et envolées de chacun ou encore des échanges improbables comme celui, et ce n’est qu’un exemple, entre l’accordéoniste et le vibraphoniste.
Au terme de cette très belle prestation et sous les acclamations, les 11 musiciens, tous en grande forme ce soir-là, revinrent ensemble sur scène pour un superbe rappel en commun.
C’était donc sur ce difficile mais convaincant exercice que se terminait ce très bon concert sold out au cours duquel le pianiste revisita une quinzaine de ses compositions extraites de sa « petite » trentaine d’albums.
Le second concert auquel nous avons assisté et qui affichait également complet est celui de la jeune étoile montante du jazz espagnol Andrea Motis.
Ce concert avait lieu, lui, dans le studio 1 (studio 4 pour Ivan Paduart) dont l’acoustique est également excellente et qui a une configuration plus intimiste car plus petit.
La jeune chanteuse-trompettiste âgée de seulement 21 ans venait présenter son nouvel opus Emotional dance qui sortira en 2017 chez Impulse. Ce fameux label ne s’est donc pas trompé; tout comme le contrebassiste-saxophoniste Joan Chamarro qui l’a découverte.
C’est d’ailleurs lui et son band composé d’un pianiste, d’un batteur et d’un guitariste qui l’accompagnaient.
La jolie et souriante catalane a présenté un répertoire classique mêlant ballades et bossa nova qu’elle affectionne; ceci avec beaucoup de fraîcheur et de spontanéité.
Sa jolie voix fait penser à un mixte de Norah Jones et Lisa Ekdahl; c’est dire l’étendue de son registre vocal.
Elle a délivré aussi un jeu limpide à la trompette dont elle possède une grande maîtrise.
Un peu trop statique et en retrait, elle a encore besoin de s’approprier la scène en étant plus expansive mais vu son talent et son jeune âge, ceci n’est plus qu’une question de temps.
La très bonne prestation d’Andrea Motis a dégagé beaucoup de sensibilité et sa venue est une nouvelle fois la preuve que le Hello Jazz Festival nous réserve de bien belles surprises.
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