De Conception Collective, mise en scène : Nathalie Yalon avec Olivier Chevillon, Karine Jurquet et Inbal Yalon
Du 8 novembre au 3 décembre 2016 à 20h30 au Théâtre de Poche
Considéré pendant longtemps comme un pénis atrophié ou plus récemment comme un charmant bouton, le clitoris est longtemps resté dans l’ombre du vagin, le seul utile au plaisir masculin hégémonique. Voilà maintenant que l’on découvre (et vulgarise vers le grand public) l’étendue de l’anatomie du clitoris – la science n’ayant jusqu’ici (dé)considéré que la pointe de l’iceberg – et de ses capacités purement érogènes. Et mieux, on en fait même des pièces de théâtre !
Passée l’explication anatomique du début, Volcan se découpe en récits d’expérience et en références historiques. Mais bien que le sous-titre de la pièce nous promette « une histoire du clitoris », nous n’avons droit qu’à une série d’anecdotes, certes intéressantes, mais relativement connues. Encore que, le sujet restant tabou ou plus simplement tu dans beaucoup de milieux, il ne faudrait pas sous-estimer une certaine méconnaissance nourrie de fausses idées.
A elles seules ces anecdotes en disent long sur le sort que l’histoire et ceux qui l’ont faite ont réservé – réserve (!) – aux femmes et à leur sexualité. La pièce permet aussi d’en finir avec cette distinction archaïque et patriarcale, mais néanmoins encore bien répandue, entre l’orgasme vaginal, qui serait uniquement lié à la pénétration, et l’orgasme clitoridien, qui serait directement lié à la masturbation (sujet lui-même tabou).
Les comédiennes Karine Jurquet et Inbal Yalon et le comédien Olivier Chevillon abordent le sujet d’une manière libre, directe, sensuelle et drôle. Ils dédramatisent ce que la tradition a diabolisé : les relations physiques, le plaisir et le sexe féminin. Dans une mise en scène minimaliste, les comédiens jouent de façon inventive, amusante et évoquatrice avec l’espace, leur corps et les quelques éléments de décor. Cependant, plutôt que de vraiment servir ou prolonger le texte, ces jeux de scène illustrent la parole, sans la porter. Le résultat global est trop découpé et manque d’ampleur pour emporter le public.
Agréable et drôle sans être un grand moment théâtral, Volcan a surtout le mérite de parler sans langue de bois d’un sujet auquel beaucoup se sont frottés, mais sur lequel peu se sont vraiment penchés.