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    A Quiet Passion, sur les traces d’Emilie Dickinson

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    A Quiet Passion

    de Terence Davies

    Biopic, Drame

    Avec Cynthia Nixon, Jennifer Ehle, Keith Carradine

    Sorti le 2 novembre 2016

    A l’aube de la guerre de Sécession, Emily Dickinson jeune américaine brillante se met à écrire des poèmes. Vivant recluse durant la majeure partie de sa vie, elle reste à ce jour l’une des plus grandes poétesses de sa génération mais ne connaîtra que bien après sa mort le succès.

    Dans la série des grandes pionnières féminines, Emily Dickinson fait figure de modèle. Cette femme excentrique issue d’une famille puritaine écrira toute sa vie et ce, malgré la désapprobation du milieu littéraire de son époque. Très attachée à sa famille, elle ne se mariera jamais. Le sujet à tout d’un potentiel film à oscars. Pourtant, si le récit à la fois fort et tragique de cette auteure fascine sur le papier, A Quiet Passion transforme rapidement la curiosité du cinéphile en ennui.

    Les longs plans figés, les acteurs qui se croient tout droit sortis d’une (mauvaise) adaptation de Shakespeare, sans oublier les dialogues creux font du film un objet encombrant et prenant la poussière.

    Malgré la durée non négligeable du long métrage, l’histoire ne semble se concentrer qu’à travers les yeux d’Emilie. Cette intrigue à sens unique s’avère rapidement être un cul de sac : les potentiels sous-intrigues sont totalement occultées (quid de la guerre civile ? de ses longues amitiés avec les personnalités de son époque ?).

    Le scénario enchaîne ellipse sur ellipse et ne s’adresse donc visiblement pas à des non-initiés. Il n’est en effet pas toujours évident de suivre, tant on a l’impression de s’être invité à une fête où notre présence n’a pas de raison d’être. Wikipédia (pour les novices) et un café bien fort seront d’ailleurs vos principaux alliés si vous acceptez de vous lancer dans le visionnage du film.

    Seuls les vers d’Emilie, intemporels, et la photographie semblent témoigner de la simplicité fragile du personnage. Le reste n’est qu’enluminures intellectuelles.

    Elise Voillot
    Elise Voillot
    Journaliste du Suricate Magazine

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