Mr Wolff
de Gavin O’Connor
Action, Thriller, Drame
Avec Ben Affleck, Anna Kendrick, J.K. Simmons
Sorti le 2 novembre 2016
Christian Wolff (Ben Affleck) est expert-comptable dans une petite ville des États-Unis. Pas très à l’aise en société, il l’est plus avec les chiffres. En secret, il travaille pour plusieurs organisations mafieuses parmi les plus dangereuses au monde. Tandis que la brigade anti-criminalité du ministère des Finances s’intéresse d’un peu trop près à ses affaires, Christian accepte de vérifier les comptes d’une entreprise de robotique. La comptable de la société (Anna Kendrick) ayant décelé un détournement de fonds de plusieurs millions de dollars, il est engagé pour retrouver la trace du coupable. Il déploie alors tous ses talents pour trouver la faille et sa perspicacité va s’avérer dangereuse pour lui et la jeune employée de la firme…
Avec Mr Wolff, Gavin O’Connors nous emmène dans un thriller étonnant. Dès la première scène, plan séquence à l’épaule dans les pas d’un homme armé suivant les cadavres depuis la rue jusque dans un immeuble minable, nous sommes littéralement happés par l‘histoire : le genre est annoncé pour notre plus grand plaisir.
On rentre assez volontiers dans l’univers de ce comptable autiste depuis l’enfance d’autant plus que l’utilisation maîtrisée des flashbacks nous fait naviguer avec délectation dans les affres de la vie de ce personnage atypique. Victime de son handicap, il arrive néanmoins à en faire une force malgré les évènements douloureux de sa vie. De petits détails du quotidien, comme cette savoureuse scène où il aide un couple de personnes âgées à faire leur déclaration fiscale, font apparaitre la dimension profondément humaine de cet être étrange et attachant au-delà d’une communication on ne peut plus laconique.
S’ajoute à ça une traque exaltante donnant l’occasion à l’auteur de montrer le côté physique et surentrainé du personnage, à l’opposé de ce que l’on attend d’un comptable autiste, ce qui transforme alors le récit en un film d’action d’un dynamisme jouissif .
Pourtant, bien qu’elles n’affectent pas le rythme de l’histoire dans la première partie, certaines trames scénaristiques alourdissent d’une dimension supplémentaire et inutile le déroulement du film. Le thème de la fratrie notamment, pourtant déjà abordé subtilement par l’auteur dans le film Warrior, ou l’intervention plus que superflue d’une novice du FBI, rendent la fin du récit assez poussive et même incongrue. On a alors la douloureuse impression d’assister au dénouement dégoulinant de bons sentiments d’un mauvais téléfilm.
Pour conclure, Mr Wolff, avec une réalisation très maitrisée, est un thriller agréable, souvent haletant mais malheureusement peut-être un peu long et décevant sur la fin. C’est d’autant plus dommageable que c’est un film subtil qui aborde la double vie d’un comptable autiste expert en combat rapproché, sorte de Rain Man totalement bad-ass.