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    The Neal Morse Band : The Similitude Of A Dream

    On a beau en être fan, les écouter et les suivre depuis des années, il arrive que certains artistes nous déçoivent. Est-ce par lassitude, par manque de surprise venant de quelqu’un dont on aimait la constance, ou simplement parce que nous changeons et que nos goûts musicaux ne sont plus les mêmes ?

    Toujours est-il qu’il est extrêmement rare qu’un artiste échappe à ce constat. Il y a toujours l’album de trop, ou celui qui marque le creux dans une carrière artistique. Bref, bien des artistes connaissent des hauts et des bas et lorsqu’ils sont sur la pente descendante, il arrive rarement qu’ils arrivent à inverser la tendance.

    Seule une poignée d’artistes parvient à maintenir la qualité de leurs productions dans le temps. Et quelques génies arrivent même à faire des albums toujours meilleurs à mesure que le temps passe.

    Parmi ceux-ci, il y a Neal Morse.

    En effet, ce multi-instrumentaliste originaire de Nashville mène une carrière solo des plus brillante depuis son départ de Spock’s Beard en 2002. Plus de neufs albums studio et quelques cinq live, autant dire que Neal n’a jamais cessé de créer et devint finalement une nouvelle référence dans le monde du rock progressif. Devenu l’une des stars du genre, il décida néanmoins de changer la donne en 2015.

    En effet, jusque-là, Neal avait enregistré ses albums avec le bassiste Randy George et le batteur Mike Portnoy avec qui il s’était lié d’amitié au fil des ans, créant d’ailleurs d’autres projets comme Transatlantic, Flying Colors,..

    Mais le fait est que le fait de jouer avec d’autres musiciens sur scène lui apporta une idée brillante qui allait changer profondément l’avenir de sa carrière. Aux côté de George et Portnoy, on retrouvait le guitariste Eric Gillette, véritable shredder incroyablement talentueux et le claviériste Bill Hubauer. Ensemble, ils ne formaient qu’un sur scène tellement il régnait une osmose au sein du groupe. Ce groupe allait prendre concrètement forme sur le prochain album en devenant le Neal Morse Band.

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    C’est ainsi qu’en 2015, le groupe présenta The Great Experiment, un album incroyable, fruit d’un travail intense et d’une collaboration totale entre TOUS les membres qui d’ailleurs posaient leur voix çà et là sur les différents titres de l’album. (voir notre chronique de l’album ici)

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    Acclamé par la critique et les fans de par le monde, The Great Experiment marqua un tournant dans la carrière de Neal Morse qui sorti d’ailleurs un live issu de cette tournée intitulé Alive Again, titre on ne peut mieux choisi puisque l’homme et l’artiste reprenaient véritablement vie au travers de ce disque magnifique.

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    Alors, qu’en était-il de la suite ? Il y aurait-il un autre disque du Neal Morse Band ? La question était posée. Et voici que sort The Similitude Of A Dream, un second album du groupe.

    Mais, comme on le sait, Neal Morse et ses acolytes ne sont pas du genre à faire dans la dentelle et dans le raisonnable. Quand on fait des concerts de plus de 3h, des morceaux dépassant la demi-heure, il est difficile de se limiter, surtout lorsque l’on a une très bonne idée qui nous guide et nous inspire. Neal eut l’idée de faire ce que tous les grands du rock progressif ont fait de mieux : un album concept.

    Pour faire court, un album concept est une œuvre orientée autour d’un thème précis, une histoire mêlant des personnage et dont la musique s’adapte en fonction du chapitre.

    Ici, The Similitude Of A Dream est basé sur le livre de John Bunyan intitulé The Pilgrim’s Progress, un livre datant de 1678 qui est l’un des ouvrages les plus importants de la littérature religieuse anglo-saxonne.

    Il raconte l’histoire (sous forme de rêve) de Christian, un homme ordinaire, et de son voyage de la Cité de la Destruction (ce monde) vers la Ville Céleste (le paradis). Pendant ce voyage, l’homme rencontre toutes sortes de personnages (interprétés par les différents musiciens au fil des chansons) qui vont l’aider ou compliquer le déroulement de son voyage.

    Voilà donc une idée de génie pour mettre en évidence le talent de chacun (tant instrumental que vocal) et développer ainsi davantage de thèmes et de variations en revisitant différents genres musicaux qui ont marqué l’Histoire du Rock.

    Ainsi, on retrouve bien entendu ce genre propre à Neal Morse et Portnoy avec ses variations rythmiques incroyables. Mais aussi des passages qui nous font penser aux idoles que chérissent les membres du groupes comme les Beatles, les Who, Fleetwood Mac, Genesis et bien d’autres.

    Gravé sur deux disques et dépassant les 100 minutes, The Similitude Of A Dream est un véritable voyage sonore mais également un disque qui nous pousse à réfléchir et à méditer sur le sens de la vie.

    Bien entendu, on préfèrera davantage ce disque également pour ses paroles qui ne sont désormais plus uniquement tournées vers la religions, mais plutôt sur la philosophie et l’humanisme.

    Dans un monde où règne le chaos, un tel disque nous ramène à l’essentiel et à cette réflexion constante de l’Homme sur le sens de son existence sur Terre.

    Le Neal Morse Band signe de nouveau un chef-d’œuvre digne des plus grands.

    Assurément, Mike Portnoy avait raison lorsqu’il disait que ce disque était le meilleur de sa carrière. Il en va également de même pour Neal Morse qui réussit là un véritable coup de maître avec LE meilleur disque de sa carrière.

    Pour plus d’infos, rendez-vous sur www.nealmorse.com en cliquant ici.

    Christophe Pauly
    Christophe Pauly
    Journaliste et photographe du Suricate Magazine

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