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    Miss Peregrine et les enfants particuliers, un Tim Burton pas si singulier

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    Miss Peregrine et les enfants particuliers
    de Tim Burton
    Fantastique, Aventure
    Avec Eva Green, Asa Butterfield, Samuel L. Jackson
    Sorti le 29 septembre 2016

    Découvrir le dernier Tim Burton provoque toujours un certain enthousiasme, surtout lorsque son titre évoque à lui seul l’univers si caractéristique du réalisateur américain le plus insolite de sa génération. Adapté du roman éponyme de Ransom Riggs, paru en 2011 aux USA, Miss Peregrine et les enfants particuliers semble, comme le dit lui-même Burton, avoir été écrit pour lui.

    Jacob a toujours cru que les histoires d’enfants aux aptitudes extraordinaires que lui racontait son grand-père étaient vraies. Juste avant la mort de ce dernier, Jacob lui promet de les retrouver. Il se rend alors au Pays de Galles et rencontre ces jeunes personnes dotées de pouvoirs étranges. Mais l’aventure ne fait que commencer : menacés par des êtres monstrueux, les enfants particuliers auront besoin de toute l’aide que seul Jacob peut leur apporter…

    Dès les premiers instants du film, le spectateur se retrouve immergé dans le monde fantastique et si familier de Tim Burton. La banlieue floridienne où vit Jacob rappelle celle d’Edward aux mains d’argent, les jardins de l’orphelinat de Miss Peregrine ressemblent à une version plus réaliste mais tout aussi colorée de la chocolaterie de Willy Wonka et les particularités des enfants font écho à celles des amis d’Edward Bloom. L’esthétique des costumes et des décors (notamment celui du magnifique château Torenhof en Belgique, qui abrite les enfants) est sublimée par la 3D et constitue l’un des grands intérêts du film. Malheureusement, l’histoire cesse rapidement de nous tenir en haleine, et n’exploite pas assez les possibilités qu’offrent les capacités hors du commun de ses petits protagonistes. On regrette que l’intrigue principale ne se focalise que sur quelques personnages, aux dons certes impressionnants mais manquant de fantaisie. L’humour noir et décalé qui caractérise les productions de Burton cède sa place à un humour plus banal, qui tombe souvent à plat. Les acteurs livrent des performances plutôt réussies, mais semblent limités dans leur jeu par le manque de relief de leurs personnages. Seule Eva Green parvient à incarner une Miss Peregrine drôle, mystérieuse, à la fois rassurante et inquiétante. Quant à Samuel L. Jackson, il donne l’impression d’avoir à peine frôlé la surface du dangereux Barron, le méchant de l’histoire, oscillant entre touches humoristiques ratées et nonchalance peu crédible.

    Pourtant, malgré ces quelques faiblesses, on se retrouve déçu de voir le dénouement se dérouler si rapidement, et l’on serait bien resté encore quelques minutes de plus à explorer cet univers particulier.

    Julie Vermandele
    Julie Vermandele
    Journaliste du Suricate Magazine

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