Vous l’aurez certainement vu, impossible de le manquer où que vous cliquiez, Metallica est (encore) de retour avec un dixième album intitulé Hardwired.. To self destruct.
D’ailleurs, vous n’aurez pas manqué non plus l’arrivée de ce deuxième titre (Moth into flames) issu de ce très attendu opus.
Alors, autant être clair, dans cet article, vous ne trouverez pas ces morceaux ni les spéculations qui foisonent sur la toile au sujet du retour des quatre cavaliers noirs.
J’aurais pu faire un copier-coller d’une actualité comme le font la plupart des médias musicaux. Mais sincèrement, s’il y a bien une chose que nous n’aimons pas au sein de cette rédaction, c’est la médiocrité. Celle qui conduit la plupart des médias à faire des articles bidons pour augmenter leur taux de passage sur leur site et vendre de la camelote au lieu d’informer réellement.
Alors non, je ne vais pas vous parler de ce nouveau morceau de Metallica. Vous vous dites sans doute que vous êtes tombé dans un piège n’est-ce pas? Prenez simplement le temps de la réflection.
Aujourd’hui, le monde musical est submergé de productions en tous genres. Il parait impossible à l’heure actuelle de chiffrer la quantité de musique qui sort toutes les semaines tellement cela dépasse l’entendement. Entre celle produite par les labels et celle auto-produite par les artistes du monde entier, le marché est saturé de disques dont la qualité est très variable.
Si nous prenons le monde du rock en général, il semblerait que cette foisonance fasse peur et que l’on ait tendance à encenser des noms poussiéreux plutôt que de se réjouir de ce qu’offre la jeunesse actuelle. D’ailleurs, on ne nous a jamais autant sorti ce fameux adage : « c’était mieux avant ».
Cette phrase que tous ceux qui ont fait progresser la musique ont dû combattre. De Elvis aux Beatles en passant par Led Zeppelin et autres artistes considérés comme des icônes aujourd’hui. Si l’on avait agit de même à leur époque et par le passé, les seuls artistes reconnus aujourd’hui seraient toujours Mozart, Beethoven et tous les autres grands noms du classique.
La musique évolue au fil du temps. Et cette évolution avance à pas de géants maintenant que la production n’est plus formatée comme elle l’était auparavant. Bien entendu, tout n’est pas bon dans ce que l’on trouve aujourd’hui et il faut bien trier le grain de l’ivraie. Mais cela a toujours été le cas. Tout n’est pas bon en classique non plus. Et par extension, tout ce que fait Metallica n’est pas forcément bon (ce n’est pas vous qui me direz le contraire si vous avez écouté leur production depuis les années 2000).
Autre mythe aussi qui persiste : non, un artiste qui reçoit douze disques de platine (comme notre maestro national) n’est pas forcément l’artiste le plus talentueux. C’est simplement celui qui a le mieux vendu et qui a le plus bassiné vos oreilles sur la radio la plus énergique de la bande FM. Pas la peine de citer les noms de ces gens car ce serait évidemment leur faire de la publicité. (Or, comme je le disais plus haut, je ne supporte pas la médiocrité)
Alors oui, Metallica revient. Oui ce qu’ils nous proposent a l’air meilleur qu’auparavant (En même temps, en huit ans, on ne peut pas dire qu’ils n’ont pas eu le temps pour enfin faire un dixième album). Mais il est temps pour l’auditeur de retirer ses œillères (ou ses boules quiès) et de découvrir les joyaux d’aujourd’hui. Parce que contrairement à ce que certains prétendent, ce n’était pas mieux avant. Il y avait aussi du pire comme du mauvais. Mais l’ouverture d’esprit des auditeurs était certainement ce qui faisait la différence à l’époque.
Et ce qui vaut pour Metallica vaut pour tous les genres musicaux. Ne vous contentez pas de cette musique fast-food que l’on vous propose. Soyez curieux comme vous l’étiez lorsque vous remuiez les disques dans les bacs de votre disquaire à la recherche de nouveauté.
Il est triste de constater qu’aujourd’hui, la surconsommation a eu aussi raison du monde musical. De nos jours, on ne télécharge plus illégalement, on se donne bonne conscience en prenant un abonnement premium à un service de streaming qui ne reverse quasiment rien aux artistes de sorte qu’ils soient spoliés de façon légale et dans l’indifférence générale. Une façon encore plus sournoise d’enrichir les mauvaises personnes et d’entretenir le mal que l’on dénonçait autrefois lorsque le Mp3 est apparu.
Ne vous en faites pas, Metallica et tous ces artistes qu’on vous matraque ne connaîtront pas la crise. Peu importe ce qu’ils feront, ils vendront en quantité suffisante que pour s’assurer des revenus confortables. Ajoutez à cela des places hors de prix pour des concerts sold out dans des stades où les gens regardent le concert sur un écran géant et vous aurez le contretype de la réalité que vivent la majorité des artistes.
Mais soutenir les jeunes talents d’aujourd’hui, c’est justement ça le vrai défis. Et peut-être qu’en vous donnant la peine d’essayer, il se peut que dans 30 ans vous vous réjouissiez de la formidable carrière que ces jeunes talents auront fait au lieu de vous réjouir aujourd’hui d’une réédition en vinyle à 150€ d’un album que vous connaissez par cœur.
Parce qu’aujourd’hui, très peu d’artistes arrivent à fédérer et à mener une vraie carrière. Ce n’est pas en vendant quelques téléchargements d’un morceau (et non plus un album entier comme auparavant) qu’on arrive à payer ses factures.
Alors, si vous aimez vraiment la musique et si vous avez vraiment envie que les chansons d’aujourd’hui soient aussi bonnes si pas meilleures que celles que vous avez entendues mille fois, donnez une chance à ces gens talentueux qui s’investissent corps et âme pour partager leur art avec vous. Et ne me dites pas qu’ils vous ont déçus. Metallica vous a déjà déçu. Et pourtant, vous avez cliqué.