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    A défaut d’être joyeux, Everybody Happy donne du plaisir

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    Everybody Happy

    de Nic Balthazar

    Drame

    Avec Barbara Sarafian, Peter Van den Begin, Josse De Pauw

    Sorti le 28 septembre 2016

    Qui n’a jamais entendu cette petite voix qui nous souffle des mots que nous aimerions ne pas entendre ? Ces mots qui résonnent dans nos tête et qui nous rendent malheureux !

    Le réalisateur flamand Nic Balthazar nous propose pour son dernier film une problématique assez simple mais pourtant très actuelle : celle de la détresse. Pour ce faire, il met en scène l’histoire de Ralph Hartman (Peter Van den Begin), humoriste de renommée en proie à une forme de mal-être existentiel. En tournée et sous la pression de son manager et de ses comparses, notre gai luron se sent peu à peu sombrer. Mais après tout, ne dit-on pas que les cordonniers sont souvent les plus mal chaussés ?

    Avec un thème pareil, on aurait pu facilement tomber dans les clichés du film-reportage traitant de la dépression, mais Nic Balthazar sait comment éviter cette dérive notamment en allégeant ce scénario assez noir à l’aide de coupures humoristiques. Cet exercice nécessite un très bon casting puisqu’il faut des acteurs capables de passer du rire aux larmes en un clin d’oeil. Nous ne pouvons donc qu’admirer la prestation non seulement de Peter Van den Begin, mais aussi celle de Barbara Sarafian, dans le rôle de la franche camarade qui semble avoir mis le doigt sur les problèmes de Ralph, ainsi que celle des rôles plus secondaires.

    Mais ce n’est pas tout ! La mise en scène semble également être le fruit d’un véritable travail de réflexion. Entre l’usage des ralentis et le maniement des corps dans un but esthétique en passant par l’importance de la bande sonore réalisée par Triggerfinger et Henri Vrienten, le spectateur sent que Nic Balthazar s’amuse. Dans Everybody Happy, le mal-être prend une apparence humaine afin d’errer aux côtés de celui qui le ressent. Un autre exemple du jeu de mise en scène auquel se prête le réalisateur se trouve dès lors dans la présence de miroirs durant le film qui rappellent de manière subtile cette double personnalité dont nous pouvons souffrir.

    Petit bémol tout de même : bien qu’atténué par les scènes de shows humoristiques, le sujet reste très lourd et devient au bout d’une heure assez redondant. Mais c’est avec justesse que Everybody Happy se détache de ce travers en nous proposant une fin plus légère qui réanime l’intérêt du spectateur.

    Après Ben X, son premier long-métrage, qui soulignait déjà les problèmes liés à l’exclusion et à la différence, on le sait aujourd’hui Nic Balthazar a un faible pour les hommes et leurs souffrances. Reste à savoir si Everybody Happy, déjà primé pour sa mise en scène au Festival des Films du Monde de Montréal, fera autant parler de lui que ce premier grand succès sorti en 2007.

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