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    Rencontre avec le groupe School is Cool

    School is Cool vient de sortir son second album intitulé Nature Fear. Si le nom du groupe ne vous dit peut-être rien, celui-ci est pourtant dans une phase ascendante et semble prêt à envahir les festivals cet été.

    Rencontre sympathique avec Justine Bourgeus et Johannes Genard, deux membres de ce jeune groupe anversois dont la musique s’inscrit dans le genre pop baroque.

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    Nature Fear est votre deuxième album, après Entropology. À l’écoute, on perçoit une sonorité plus sombre voire triste, comment expliquez-vous cela ?

    Justine Bourgeus : Nous n’avons pas voulu faire absolument un album triste mais le ressenti que nous avons fait passer à travers celui-ci est plus sombre effectivement. Peut-être étions-nous, lors de l’écriture, dans une phase psychologique plus noire.

    Johannes Genard : Oui, vous savez, nous travaillons dans l’esprit du moment. À l’instant où nous créons l’album, cela reflète l’état dans lequel nous sommes. C’est ce genre de musique que nous aimons et que nous voulons faire passer au public.

    Est-il plus mature que le précédent ?

    Bien entendu. À côté de cela, nous continuons à nous inspirer des contes pour enfants, des légendes ou de la mythologie pour créer les textes. Quelques fois des récits d’horreur, ce qui peut donner une tonalité plus sombre comme nous le disions à l’instant. Mais quoi qu’il en soit, ce n’était pas intentionnel.

    Vous proposez du pop baroque, un genre ayant connu un large succès dans les années soixante. Pourquoi vous êtes-vous lancés dans ce genre-là ?

    J.G. : Il n’y a pas que de la pop dans notre album. Il y a de la folk ou encore de l’électro. Maintenant, l’influence principale reste le pop baroque, ce qui s’entend surtout par l’insertion de compositions classiques dans nos morceaux.

    Pour répondre à la question, nos inspirations se trouvent davantage dans la pop baroque actuelle que dans celle des années soixante.

    Parlons justement des touches électroniques, elles sont fort présentes dans votre musique…

    J.B. : Oui, nous avons imposé notre style. Beaucoup de morceaux sont plus électroniques et moins baroques. Pour accentuer ce son électro, nous utilisons un SPD-S, une batterie électronique et un clavier. On peut donc dire que 60% de notre musique est électronique.

    Le pop baroque du XXIème siècle est donc plus électro ou bien est-ce plutôt un style bien à vous ?

    J.B. : Le premier album n’était pas aussi électronique, il était bien ancré dans le baroque avec les guitares et les violons. Maintenant, nous devons avouer que ce deuxième album n’est pas aussi baroque.

    Je pense que nous ne reflétons pas la musique baroque du XXIème siècle. Celle-ci est plus joyeuse.

    D’où vient le nom School is Cool ?

    J.G. : Nous l’avons trouvé un peu accidentellement. Au départ, c’était une blague. En 2009, j’avais nommé ma page MySpace comme cela. En fait, j’avais juste besoin d’une plate-forme pour mettre ma musique sur internet.

    Par la suite, j’ai du enregistrer un morceau pour une compétition à Anvers. Cela a bien fonctionné et le nom est resté. Après cela, nous avons été connus sous ce nom-là et nous ne l’avons plus changé. De plus, vous ne pouvez plus changer le nom d’une page Facebook passé un certain nombre de fans. (Rires)

    Pour vous, est-ce que la Belgique est un terrain propice à l’éclosion de nouveaux groupes musicaux ?

    J.B. : Je pense qu’il y a un climat agréable pour les jeunes groupes en Belgique. Cela dit, je ne pense pas que ce soit le plus propice.

    Je pense que si vous avez de l’ambition et de l’envie, il est possible de percer. Par exemple, si Studio Brussel vous aime et mise sur vous, c’est un tremplin exceptionnel.

    Le Belge est-il ouvert d’esprit ?

    J.G. : Je pense que la Belgique est au carrefour de grandes cultures et de grands pays. C’est pourquoi, nous avons un esprit très ouvert qui permet de voir la culture sous différents angles.

    L’immigration a également apporté beaucoup dans la musique en Belgique. Des influences venues des quatre coins du monde.

    J.B. : Les sons tribaux nous ont d’ailleurs inspirés.

    Quel message faites-vous passer via votre musique ?

    J.G. : Si on met notre musique dans un contexte idéologique ou politique, je pense qu’on n’y trouvera pas grand chose. Beaucoup de groupes ont un message politique à faire passer et cela peut être très bien, mais personnellement, je n’ai pas envie de faire cela.

    Notre seule ambition est de faire mieux, de proposer une musique de qualité et de toucher un maximum de personnes.

    J.B. : Oui, nous souhaitons seulement emmener les amateurs de musique dans une autre dimension.

    Comment vous êtes-vous rencontrés ?

    J.B. : Notre groupe existe depuis quatre ans mais il y a eu beaucoup de mouvements. Quatre des musiciens actuels n’étaient pas présents au début de l’aventure.

    J.G. : Oui, le projet a grandi et beaucoup ont du choisir. Certains sont partis parce qu’ils avaient d’autres projets. Par exemple, notre ancienne violoniste est partie en Argentine rejoindre son copain.

    Enfin, parlons de la barrière de la langue. Avez-vous la même réception de la part du public francophone que de la part du public néerlandophone ?

    J.G. : La Wallonie réagit de la même manière que le public français. Cela ne pose pas de problème pendant le concert que nous soyons néerlandophones. Par contre, au niveau du passage en radio ou du booking des concerts, il y a une grande différence.

    Aujourd’hui, il est plus facile pour nous de jouer en France qu’en Wallonie. À Bruxelles, c’est assez simple mais en Wallonie, c’est difficile. Je ne sais pas pourquoi, on a l’impression d’être dans un autre pays.

    Matthieu Matthys
    Matthieu Matthys
    Directeur de publication - responsable cinéma du Suricate Magazine.

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