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    Cézanne et moi, la plume et le pinceau

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    Cézanne et moi

    de Danièle Thompson

    Comédie dramatique, Biopic

    Avec Guillaume Gallienne, Guillaume Canet, Alice Pol

    Sorti le 21 septembre 2016

    De leur enfance à Aix-en Provence en passant par leur jeunesse parisienne, l’histoire vraie mais méconnue d’une amitié. Celle de deux grands génies du XIXème siècle : Emile Zola et Paul Cézanne. Entre passion de l’art et  amitié fratricide les deux hommes partageront tout : les mêmes désillusions, les mêmes femmes…Les mêmes regrets.

    Le cinéma français aime la belle époque et le montre une fois encore avec le film de Thompson. Dès les premières minutes, le ton est donné. Les plans nostalgiques s’enchaînent dans un générique aussi coloré qu’une palette d’artiste… Puis viennent ensuite les déjeuners sur l’herbe, le club des impressionnistes au grand complet sans oublier les badauds outrés du Louvre. Ces portraits Monet courantes distillent une atmosphère sous spleen et romantique qui ne manquent pas de charme. Aix est sublime, les femmes sont merveilleuses et Paris sera toujours Paris. Mais malgré de superbes plans contemplatifs et l’attrait certain d’un film en costume, certains Degas ne sont pas épargnés… A commencer par Guillaume Gallienne.

    Si Guillaume Canet est parfait en Zola et s’absinthe de toute exagération, Gallienne, cabotine en Cézanne et compose un rôle Man(i) et-ré plus adapté au théâtre qu’au cinéma. Tantôt sublime, tantôt ridicule il est sans aucun doute plus à l’aise sur les planches que devant une caméra. Le reste du casting par contre (Alice Pol en tête) complète l’œuvre à merveille.

    Autre ombre au tableau : si l’amitié est le véritable pinceau du film, elle occulte les parcours personnels des deux hommes et nous offre une « bromance » plutôt ennuyeuse. Cézanne et moi, c’est surtout l’histoire de deux amis presque comme les autres. Les détails historiques et sociaux ne sont que l’arrière-plan sensé donner de l’étoffe à l’ensemble de l’œuvre.

    Prometteuse sur le papier, la toile est finalement monotone et manque de perspective. Dommage.

    Elise Voillot
    Elise Voillot
    Journaliste du Suricate Magazine

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