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    L’ami des Belges au Théâtre des Martyrs

    De Jean-Marie Piemme, mise en scène de Jean Lambert, avec Fabrice Schillaci

    Du 16 septembre au 8 octobre  à 20h15 au Théâtre des Martyrs

    Farce noire, jaune, rouge ! Devenir Belge quel programme !

    En direction de Bruxelles pour rencontrer le ministre concerné, un français valant cinquante milliards d’euros tombe en panne de voiture dans la pure campagne belge. Accompagné de son chauffeur et de son « nègre », chargé d’écrire sa biographie pour un éditeur important où il doit justifier de l’importance de devenir Belge. Mais surtout pour son paradis fiscal. C’est donc un acte réfléchi, pensé, qui n’a pas été pris à la légère. Le milliardaire retrace ses racines et se convainc de devenir un Belge en bonne et due forme.

    Tout au long de son périple, ce milliardaire ressasse son attirance pour la Belgique. Il se met, ou en tout cas essaye de se mettre, dans la peau d’un Belge. Il sue à chanter les paroles du Plat Pays de Jacques Brel pour convaincre le ministre. Il se surprend à apprendre à danser Les Gilles de Binche. Il aime sincèrement la Belgique mais quand la voiture se remet en route et qu’il revient sur terre, il réalise qu’il fait bon vivre dans son propre pays : la France.

    Dans la petite salle du Théâtre des Martyrs, le comédien jouant seul en scène y met tout son talent : il exploite tout l’espace et interagit avec le public. Dans L’ami des belges, Fabrice Schillaci joue le rôle d’un milliardaire impatient, fière de sa personne, un personnage écœurant d’arrogance qui rien ni personne ne peut arrêter.

    Une mise en scène très sobre pour mettre en évidence le jeu d’acteur. Quelques arbres pour représenter la campagne et représenter le déracinement des proches et de la famille, une chaise de bureau sur roulettes pour représenter le fauteuil de voiture, etc. sont posés ici et là pour nous faire voyager à travers les scènes.

    Une pièce qui fait réfléchir sur la valeur de l’argent et de la puissance que chacun pourrait prendre s’il avait une fortune. Une heure d’humour noir, d’arrogance, d’égoïsme, d’égocentrisme. Une pièce qui se dit comique, tonifiant, exécutoire mais qui prendra un aspect tragique. Le message de la pièce est simple, comme l’expression nous dit clairement : « L’herbe n’est pas plus verte ailleurs ! ».

     

    Astrid Flahaux
    Astrid Flahaux
    Journaliste du Suricate Magazine

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