Vincent
de Christophe Van Rompaey
Comédie dramatique
Avec Alexandra Lamy, Barbara Sarafian, Spencer Bogaert
Sorti le 31 août 2016
A 17 ans, Vincent est un activiste écologiste belge plus qu’engagé. A l’instar des martyrs du printemps arabe, il est prêt à un sacrifice révolutionnaire pour marquer durablement les esprits. Sa famille est désemparée face à ce fils militant extrême, en mode vert foncé, à tendance suicidaire. L’arrivée impromptue de sa marraine parisienne, incarnée par Alexandra Lamy, va chahuter quelque peu les habitudes de la maison. Se mettant en tête de sauver Vincent, l’exubérante marraine plus mondaine qu’anti-mondialiste va partir sur les routes de France en quête d’un totem pour son filleul. Ce voyage initiatique emportera toute la famille, bien malgré elle, dans le sillage de ses aventures.
Le réalisateur belge Christophe Van Rompaey (Moscow Belgium) nous revient avec un road movie dans un registre doux-amer sur fond de préoccupations écologiques. Il livre des personnages attachants, sans forcer le trait, et évite l’écueil des stéréotypes. La nouvelle figure montante du cinéma belge, Spencer Bogaert (Labyrinthus, prochainement dans une superproduction américaine d’aventure The Solutrean) interprète avec justesse et sensibilité l’ado sans concession, obsédé par le bilan carbone et les gestes pro-environnementaux. Dans la peau de la marraine un brin fantasque, Alexandra Lamy ne déçoit pas même si son personnage reste un peu plus flou dans ses motivations et ses contrariétés (manque de pertinence du ressassement de souvenirs en famille à Morgiau). Quant à Barbara Sarafian, elle est plutôt crédible dans son rôle de mère démontée par la tournure des événements, proche à tout moment du pétage de plomb. Les personnages secondaires ne sont pas en reste non plus et apportent un vent de fraîcheur à l’ensemble du récit.
Sans atteindre des sommets, cette comédie dramatique nous offre, malgré quelques noirceurs, un bon moment de détente avec des pointes d’humour dans le registre linguistique notamment. L’arrivée de la famille flamande en France donne droit à quelques échanges savoureux avec des voisins de palier d’un immeuble parisien ou encore dans un hôpital. Entre Belges et Français, les malentendus et les petits accros s’enchainent mais rien de bien grave, on a l’habitude.