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    Jazz Middelheim 2016 : record d’affluence pour cette 35ème édition

    Du 12 au 15 août avait lieu, dans le splendide cadre du Park Den Brandt à Anvers, la 35ème édition du Jazz Middelheim.

    « Middel….aime » pourrais-je dire car il est vrai que chaque année, le binôme du Gent Jazz Festival étonne par la qualité de sa programmation très éclectique.

    Le très beau temps aidant aussi, le public ne s’y était pas trompé (les organisateurs non plus) et les trois premiers jours ont affiché complets pour un total de plus de 22.000 visiteurs sur l’ensemble du festival.

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    Plusieurs programmations sont à la base de ce franc succès:

    D’abord, avec le choix judicieux de l’artiste en résidence, le très sympathique et magnifique trompettiste Avishai Cohen.

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    Ensuite, avec les surprenantes et délicieuses performances de Ludovico Einaudi le premier soir et de Patti Smith la deuxième soirée.

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    Enfin, avec des projets originaux dont la plupart convaincants.

    Avishai Cohen présenta trois concepts différents.

    Le premier, avec son quartet acoustique pour un jazz traditionnel. Le second, pour un jazz électrifié (tout comme son instrument) teinté de rock et de funk avec effets assisté de deux batteurs, une basse groovante et une guitare super amplifiée. Le troisième étant un concert avec des élèves du conservatoire et reprenant d’anciennes compositions personnelles.

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    Aussi bien la superbe musique de film (ex: Les intouchables) et classique du pianiste italien Einaudi que l’excellente pop/rock indémodable de l’inusable chanteuse et poète anglaise Patti Smith ont attiré rien que pour eux seuls, des milliers de spectateurs et surtout rassemblé trois générations de personnes. Du jamais vu!

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    Au rang des très belles surprises aussi pour les deux premiers soirs, il faut bien évidemment épingler le vibraphoniste luxembourgeois Pascal Schumacher and Friends qui présentait son dernier excellent projet Left Tokyo Right. On retrouvait ainsi à ses côtés une section de cuivres dont le flûtiste Magic Malik.

    Le magnifique trio du pianiste polonais Marcin Wasilewski alliait, lui, lyrisme, jeu très épuré et prouesses techniques.

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    L’ICP orchestra, venu tout droit de Hollande, présentait un jazz à la fois disjoncté puis structuré avec des échanges sympathiques entre les cordes et les cuivres.

    Le Ornette Coleman Tribute Denardo Vibe était, quant à lui, un enthousiasmant hommage du fils batteur à son père en la présence surprise de David Murray.

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    Le 14, le concept très particulier de Jef Neve et du chanteur, narrateur Typhoon était malheureusement présenté en néerlandais plutôt qu’en anglais pour un festival international tandis que le projet original et techno de Stuff trouverait bien aussi sa place au prochain Tomorrowland.

    Mélanie Di Biaso, malgré la forte audience, avait du mal à mettre la même ambiance que les deux fins de soirées précédentes avec sa musique linéaire, stagnante et ses excercices de ramping sur la scène.

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    Le 15, après le toujours périlleux exercice du piano solo de l’excellent Craig Taborn, Dré Pallemaerts avec son super projet Seva et un casting de rêve allait faire monter les degrés sous le chapiteau.

    Dre

    La Main Stage recevait ensuite le bien nommé Power Trio où l’on retrouvait le saxophoniste David Murray, la pianiste Geri Allen et Terry Lyne Carrington aux drums. Le groupe proposa un jazz explosif dans lequel chacun des membres était mis en valeur par des solos d’exception.

    murray

    A l’instar du Gent Jazz, le Parc Den Brandt accueillait une nouvelle et plus grande Club Stage où , ici aussi, l’espace faisait le plein chacun des soirs. Sur cette scène, on retrouvera des concerts originaux ou expérimentaux des frères Cools, d’Eric Thielemans (dont un avec Billy Hart) ou encore de Ben Sluijs.

    A mentionner, à cet endroit, les très belles performances de Tutu Puane mais aussi du Rebirth : Collective, génial big band dirigé par le tromboniste Dree Peremans et rehaussé de la présence du magnifique guitariste hollandais Jesse Van Ruller.

    Rebirth

    Enfin, je m’en voudrais de ne pas souligner la qualité du son, la beauté du jeu de lumière, le timing précis et le professionnalisme et l’accueil d’une équipe efficace.

    ambiance

    Rendez-vous est pris pour l’année prochaine en sachant pour les novices, que les dates du congé du 15 août sont toujours la référence.

    Pierre Gérard
    Pierre Gérard
    Chroniqueur pour la partie du Suricate Magazine consacrée au Jazz

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