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    Jason Bourne, l’âme est noire dans la peau

    jason bourne poster

    Jason Bourne

    de Paul Greengrass

    Action, Thriller

    Avec Matt Damon, Tommy Lee Jones, Alicia Vikander

    Sorti le 10 août 2016

    Retiré de la vie active, Jason Bourne survit en participant à des combats clandestins. Un piratage de la base de données de la CIA va cependant le forcer à sortir de l’ombre, le plaçant au coeur d’une chasse à l’homme de grande envergure.

    En 2002, La mémoire dans la peau, réalisé par Doug Liman, présente aux spectateurs le personnage de Jason Bourne, ancien espion amnésique. Deux ans plus tard, et suite aux échanges abrupts entre la production et le réalisateur, ce dernier est remplacé par Paul Greengrass, qui se réapproprie la série en y laissant sa marque de manière indéniable. La mort dans la peau et La vengeance dans la peau favorisent ainsi la shaky cam et les plans courts, offrant à la série une identité visuelle forte qui lui permet de trouver sa place au sein des autres franchises d’espionnage. Et puis plus rien, si l’on exclut la tentative moyennement aboutie de spin-off, signée Tony Gillroy (par ailleurs scénariste des trois premiers épisodes). Neuf ans se sont ainsi écoulés depuis le dernier film de la saga mettant en scène Matt Damon.

    Si le début du long-métrage, et le retour de personnages dont on peut peiner à se souvenir, paraîtra de ce fait un peu flou à certains, il faut cependant reconnaître que très peu de temps suffit pour être à nouveau dans le bain. Le style de Paul Greengrass n’est bien entendu pas étranger à cet état de fait. Si l’on excepte une poursuite un peu floue à Las Vegas, la réalisation réussit la plupart du temps à préserver la lisibilité de scènes d’action qui se révèlent dynamiques et impressionnantes et font du long-métrage une expérience immersive étonnante.

    Cette manière de faire met également à jour les limites de la série. La vengeance dans la peau, bien que lié de manière intrinsèque à son prédécesseur (certaines scènes en étaient d’ailleurs reprises), n’apportait au final que peu d’innovations. Même constat ici, et l’on pourra reprocher au réalisateur, qui participe pour la première fois au scénario, de se reposer sur des bases déjà bien établies.

    Toutefois, quelques surprises émergent grâce au traitement ambivalent des personnages. Outre celui interprété par Vincent Cassel, qui compose une sorte de double du héros et apporte toute l’intensité nécessaire à leur confrontation, tous prétendent agir au nom d’une cause mais cherchent avant tout à servir leurs propres intérêts. Cet individualisme, aux motivations parfois trop schématiques, permet néanmoins d’apporter plusieurs nuances à l’opposition entre Bourne et ses adversaires, en la transformant en un jeu du chat et de la souris au sein duquel les rôles s’alternent. De quoi alimenter en suspense une course-poursuite au demeurant haletante, mais parfois encombrée de raccourcis un peu faciles.

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