D’après : Raymond Cousse mise en scène : Serge Irlinger interprété par Laurent Mascles
Du 8 au 30 juillet, les jours pairs à 15h25 aux Théâtre Au bout là-bas au Festival OFF à Avignon
On est directement attiré par l’association du titre (Enfantillages) et de l’affiche (un crâne au nez rouge). Après quelques recherches sur le résumé et l’intention de la pièce, le doute n’est plus permis, nous voulons découvrir ce projet qui parlera d’enfance de manière drôle, absurde et impertinente. De découvrir un texte de Raymond Cousse, auteur salué par Beckett et Ionesco, un texte écrit sans ponctuation pour laisser le champ libre à l’imagination de l’interprète.
Et si il y a bien un admirateur de Cousse, c’est Laurent Mascles, le comédien, qui, après sa version de Stratégie pour deux jambons (autre texte de Cousse, présent les jours impairs au même théâtre durant le festival), continue d’explorer l’univers émouvant et cru de l’écrivain. Enfantillages, c’est l’histoire du monde vu par un petit garçon et de son meilleur ami. Mais aussi de la cruauté de la vie, de la pédophilie, de la sexualité, de la violence, de la mort et des moments d’innocence propres aux enfants.
Si le texte remplit le contrat de remuer le spectateur, la difficulté vient plutôt de son adaptation. Malgré le talent certain de Laurent Mascles et l’énergie dingue qu’il tente d’insuffler sur scène, il n’arrive jamais totalement à captiver le public. Être seul sur scène est périlleux, même pour les plus talentueux : le jeu de Mascles doit sûrement gagner en intensité, accompagné d’autres comédiens.
Au final, juger cette pièce adaptée de Raymond Cousse est difficile. Le texte est marquant, le comédien est doué, mais l’alchimie ne prend pas, le temps devient long et l’acteur n’a peut-être pas le talent de conteur pour nous captiver pendant plus d’un heure. L’idéal est bien sûr d’en juger par vous-même, rien que pour découvrir un auteur finalement trop méconnu mais passionnant.
Durant tout le festival, Enfantillages est joué les jours pairs et La Stratégie pour deux jambons, les jours impairs, tous les deux au Théâtre Au bout là-bas, à la même heure, avec le même comédien en seul en scène.
Un extrait ?