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    [Avignon OFF 2016] Brassens, lettres à Toussenot, au théâtre des Lila’s

    brassens lettres à toussenot

    Auteurs : Georges Brassens, Roger Toussenot, Vincent Mignault, Nicolas Furno. Mise en scène : Vincent Mignault et Nicolas Furno avec Vincent Mignault, Laure-Estelle Nézan, Nicolas Fumo, Amélie Legrand – Crédit photo : David Backhoum

    Du 7 au 30 juillet tous les jours à 13h au Théâtre des Lila’s au Festival OFF à Avignon

    Nous sommes dans le petit appartement du jeune Georges Brassens. Il est accompagné de sa Muse. Un personnage représentant à la fois son imagination, mais également sa raison. Elle le guide, lui souffle de nouveaux vers, de nouvelles mélodies et suit son évolution artistique. L’apprenti chanteur tente de percer par ses œuvres lyriques et explique tout son cheminement à son ami Roger Toussenot par une correspondance d’amitié forte.

    La pièce se présente en plusieurs apparitions. L’écriture de Brassens, les réponses de son compagnon et les interventions de sa Muse qui combat en chansons ce qui semble être sa contre-égérie, comme une représentation féminine du monde extérieur et de tous ceux qui viendraient l’empêcher de créer, l’empêcher d’être ce légendaire chanteur.

    Mais le temps passe et fauche à l’aveuglette,
    Notre amour mûrissait à peine que, déjà,
    Tu brûlais mes chansons, crachait sur mes violettes,
    Et faisais des misères à mes chats…

    Ah ah ah ah! putain de toi!
    Ah ah ah ah ah ah! pauvre de moi…

    Vincent Mignault, qui joue Brassens, n’essaye à aucun moment de copier ou d’imiter son personnage. Il nous offre un naturel percutant et convainquant. Sans postiche ou maquillage de trop, nous avons très vite l’impression que Georges Brassens avait ce visage étant plus jeune. La pipe au bec, il écrit, se questionne et nous retrouvons les réflexions sur le monde, sur la vie de ce cher chanteur.

    La Muse, jouée par la charmante Laure-Estelle Nézan, est une comparse attachante et amusante à la voix envoûtante. De nouveau, elle ne cherche aucunement à parodier Brassens et pousse la chansonnette avec son propre style qui ne déplait aucunement. En plus de ses mimiques faciales égayantes.

    Les deux autres protagonistes sont moins présents, mais dont le jeu est tout aussi appréciable. Le problème est qu’ils sont peut-être de trop. Est-ce que cette pièce demandait vraiment quatre acteurs ? La relation entre Brassens et sa Muse semble être perturbée par les interventions des deux autres. Un duo qui marche bien n’a pas forcément besoin d’un couple rival pour s’ancrer dans la pièce.

    Le final est d’ailleurs légèrement bousculé par la présence de tous les acteurs. On aurait préféré que cela finisse sur une chanson de Brassens juste avec sa Muse, comme la conclusion d’un début de vie, d’une histoire d’amour qui commence entre son succès et son imagination.

    Christophe Mitrugno
    Christophe Mitrugno
    Journaliste du Suricate Magazine

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