Ecrit, mis en scène et interprété par Claudio Colangelo
Du 7 au 30 juillet (relâche le 18 juillet) tous les jours à 15h15 au Théâtre Al Andalus au Festival OFF à Avignon
Claudio Colangelo nous présente une magnifique pièce de théâtre. Parce qu’elle est autobiographique, parce qu’elle est vraie et sincère et surtout parce qu’elle ne peut que nous toucher d’une manière ou d’une autre.
Dans ce petit théâtre, Claudio nous prend en confidence de la correspondance qu’il a eu avec son père et sa mère. Alors qu’il venait d’atteindre l’âge de l’évasion, l’âge de la curiosité des premiers instants de tout adulte, il décide de quitter le cocon familial du sud de l’Italie pour créer sa propre vie. En s’éloignant, il place une certaine distance avec ses origines. Mais son père et sa mère vont vouloir prendre de ses nouvelles continuellement. Et ils ne cesseront que lorsqu’il daignera enfin répondre.
Seul en scène, Claudio devient tantôt sa mère couveuse, pleine d’amour et de gentillesse, tantôt son père protecteur, conseiller et plus distant. Ce dernier a du mal à transmettre sa bienveillance pour son fils, il maintient la relation d’homme à homme, mais on lit entre les lignes toute la passion qu’il a envers lui.
Cette pièce n’est aucunement dramatique, c’est une réelle poésie, une fable de la vie qui présente les relations familiales sous un jour véritable. On a presque envie, en sortant de là, d’appeler nos parents pour leur témoigner tout notre amour.
« Mi raccomando, mangia e copriti ! »
Au-delà de la véracité des sentiments qui parlerait à chacun, on retrouve l’accent, les expressions et les habitudes traditionnelles de l’Italie du sud. Sans jamais devenir un cliché, les spectateurs partageant les mêmes origines ne peuvent que s’y retrouver dans les monologues de ces trois personnages. Et certaines expressions sont même restées en italiens car trop difficilement traduisibles en français. Ce qui en est doublement profitable.
Claudio Colangelo a d’abord écrit un livre reprenant les lettres de ses parents chronologiquement avant d’en faire une pièce de théâtre. C’est un recueil des plus beaux billets qui comprend également toute la genèse de son écriture, des photos et des illustrations d’Alice Laurent.
C’est à la naissance de sa première fille, Elena, qu’il se rend compte de ce qu’est la fibre paternelle, la bonté parentale. Il commence donc à écrire ce très beau livre. Cet ouvrage a été auto-édité et est en vente au théâtre Al Andalus avant ou après la représentation.
Une pièce touchante qui ne laisse pas indifférent.