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    BRFF 2016 : Blind Sun et They Call Me Jeeg Robot

    Deux films à voir au Brussels Film Festival, Blind Sun réalisé par Joyce A. Nashawati et présenté en compétition, et They Call Me Jeeg Robot, réalisé par Gabriele Mainetti et présenté dans la sélection Panorama.

    blind sun poster

    Blind Sun

    de Joyce A. Nashawati

    Drame, Thriller

    Avec Ziad Bakri, Yannis Stankoglou, Mimi Denissi

    Recevant le prix de la critique au Festival de Thessalonique en 2015, Blind Sun est le premier long-métrage de la réalisatrice Joyce A. Nashawati. Tourné en Grèce en pleine canicule, le film retrace la descente paranoïaque d’un gardien de maison, sur les collines d’une station balnéaire.

    Sensoriel, solaire, caniculaire, Blind Sun prend comme point de départ l’agressivité d’un soleil en excès, ce qu’il provoque sur les relations entre les hommes, leur rapport à la nature. Dans un environnement hostile où l’eau est une ressource rare, payante, où les sens sont décuplés, les corps mis en scène par Joyce A. Nashawati sont sans cesse aux aguets, dans un état de conscience aiguisée qui bascule peu à peu vers une conscience altérée.

    La photographie de Yorgos Arvanitis, magistralement bien maitrisée, nous peint précisément par la lumière des paysages aux couleurs chaudes, presque monochromes, qui réussit à nous placer, nous spectateurs, dans un état de sécheresse.

    Gardien d’une maison de riches français en plein mois d’Août, le personnage principal (Ziyad Bakri), sec et la peau colorée par le soleil, évolue dans un milieu hostile en habitant une maison qui n’est pas la sienne. Immigré dans un logis autant que dans un pays, le personnage est en prise à une isolation et une inquiétude qui le mèneront à la folie.

    Proche du cinéma paranoïaque de R. Polanski dans les années 70, Blind Sun met de côté l’aspect narratif au profit d’expérimentations formelles très intéressantes. Justement, dommage que le récit, trop inconsistant et décousu, ne soit pas à la hauteur des audaces formelles et esthétiques de Joyce A. Nashawati.

    Note : 3/5

    they call me jeeg robot poster

    They Call Me Jeeg Robot

    de Gabriele Mainetti

    Action, Science-Fiction

    Avec Claudio Santamaria, Luca Marinelli, Ilenia Pastorelli, Stefano Ambrogi

    Après Tiger Boy, qui raconte l’histoire d’un garçon masqué, Gabriele Mainetti se lance dans l’aventure d’un long-métrage avec la réalisation de They Call Me Jeeg Robot, en sélection dans de nombreux festivals européens et qui gagne 7 Prix David de Donatello.

    Dans la banlieue romaine de Tor Bella Monaca, Enzo Ceccotti, petit voleur, se jette dans le Tibre en tentant de semer la police à ses trousses. Il rentre alors en contact avec des substances radioactives qui lui confèrent des super-pouvoirs.

    Or, Enzo Ceccotti est ce genre de super-héros plus alternatif que mainstream, qui ne sait pas réellement quoi faire de ses super-pouvoirs et en profite pour aller braquer un Bancomat. Ce que veut Enzo Ceccotti, c’est regarder des films pornos et manger des yaourts.

    Bien que loosers et ratée, tous les éléments du film de genre sont réunis pour faire de They Call Me Jeeg Robot un vrai film de super-héros (la belle jeune femme à sauver, le Joker qui incarne le mal), entre manga et néo-réalisme.

    L’humour décalé et les punch-lines bien placées permettent d’ancrer ses personnages de la vie quotidienne, de la petite criminalité romaine dans un contexte absurde. Leur état de « bon » ou « mauvais » est changeant et non définitif ; c’est cette fragilité apparente qui séduit et permet de nous identifier à un presque normal super-héros.

    Note : 3/5

    Paul Muller
    Paul Muller
    Journaliste du Suricate Magazine

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