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    Conjuring 2, les d’hoax-ssiers Warren

    conjuring 2 poster

    Conjuring 2 : le cas Enfield

    de James Wan

    Épouvante-horreur

    Avec Vera Farmiga, Patrick Wilson, Madison Wolfe

    Sorti le 8 juin 2016

    Comme son prédecesseur, Conjuring 2 s’inspire d’une histoire vraie, à savoir celle dite du poltergeist d’Enfield, ville située dans la banlieue de Londres. Une mère célibataire et ses quatre enfants y résidèrent au cours des années 70, dans une maison supposée habitée par un esprit. Les vrais Ed et Lorraine Warren, un couple d’experts en paranormal, se sont vraisemblablement rendus sur place, mais sur une très courte période, et leur rôle n’a semble-t-il été que très limité. Il a bien entendu été étoffé pour le long-métrage qui nous intéresse, et qui prend donc des libertés bienvenues avec la réalité.

    Si l’affaire, qui est également à l’origine de The Enfield haunting, une mini-série en trois épisodes, jouit d’une petite notoriété auprès des amateurs de paranormal, elle est néanmoins généralement perçue comme une mise en scène plus ou moins sophistiquée.

    Au lieu de desservir le film de James Wan, cet état de fait lui confère au contraire une saveur supplémentaire. La mise en place, de prime abord quelque peu laborieuse avec son recyclage de clichés et ses manifestations fantastiques sans réel impact, prend peu à peu tout son sens, à mesure que le long-métrage avance, se revêtant d’atours de plus en plus dramatiques. En s’intéressant aux effets qu’ont les phénomènes inexpliqués sur la famille, le film gagne en profondeur, aidé par un casting qui sonne souvent juste (à commencer par l’impressionnante Madison Wolfe, âgée d’à peine 13 ans), et laisse peu à peu la place au doute. La maison est-elle réellement hantée, ou n’est-ce là que le fruit de l’imagination des enfants qui y habitent ?

    Cette question – qui sous-tend également le hautement recommandable The Priests de Jae-hyun Jang – crée une ambiance trouble qui pourra servir de porte d’entrée aux spectateurs jusqu’alors sceptiques. Mieux encore, cet apport de véracité confère aux aspects imaginaires du script une dose supplémentaire de force, en les intégrant dans une atmosphère crédible.

    Niveau réalisation, on retrouve plusieurs scènes marquantes, dues au style appliqué auquel James Wan nous a habitué jusqu’à présent. Il permet de lier entre eux les passages obligés inhérents au genre traité, en leur apportant une certaine forme de cohérence, tout en instaurant une ambiance de plus en plus pesante. Ce qui permet d’excuser quelques ficelles scénaristiques un peu trop visibles, surtout qu’à aucun moment la sensation d’emprunts à d’autres longs-métrages ne donne l’impression de découler d’une approche cynique, mais semble au contraire montrer le réel amour du réalisateur pour le cinéma fantastique. Il n’en faut pas plus pour que Conjuring 2 se hisse à un niveau approchant de très près celui du premier épisode. Les fans devraient apprécier.

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