Alors que les touristes s’affairent à trouver une table dans l’étroitesse anxiogène de la Rue des Bouchers, quelques amateurs d’humour affluent tranquillement vers le Théâtre du Vaudeville pour y admirer le nouveau spectacle de Baptiste Lecaplain.
Intitulé naturellement « Origines« , le second one man show de l’humoriste renoue avec les lieux et les frasques qui ont fait de lui, le trublion de la scène qu’il est aujourd’hui. Des airs glacials de sa mère aux remontrances viriles de son père, Baptiste Lecaplain dénonce avec beaucoup d’humour les incohérences de sa vie d’enfant et de sa vie d’adolescent, dans une campagne normande loin de la prétention verbale ou gestuelle de la bourgeoisie parisienne.
Cette confrontation contextuelle entre la ville et la campagne, très usitée dans le stand-up, donne évidemment lieu à des scènes surréalistes, favorisant le comique de situation dont est si friand l’humoriste. N’hésitant pas à donner de sa personne, Baptiste Lecaplain débite son texte de manière rythmée en y insérant une kyrielle de personnages loufoques comme un cobra à l’accent marseillais ou une taupe. Pour autant, cette particularité stylistique ne plonge pas le spectacle dans l’absurdité ou le non-sens. De fait, l’intelligence d’écriture du trentenaire permet à ses personnages d’accentuer ses blagues tout en restant dans un certain parallélisme narratif. Nul besoin dès lors de rentrer dans l’univers secondaire de l’humoriste rempli de coquecigrues pour comprendre le spectacle en lui-même, même si ces écarts saugrenus provoquent les plus beaux fous rires dans l’assistance.
Bref, pour un premier retour sur les planches du royaume, Baptiste Lecaplain n’a pas manqué le rendez-vous avec ceux qui avaient apprécié son premier spectacle (Baptiste Lecaplain se tape l’affiche). Après cette confirmation, nul doute que l’humoriste est l’un des plus talentueux de sa génération, sans complaisance aucune.