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    Inc’Rock Festival, symphonie dominicale

    Après la pluie vient le beau temps dit le proverbe, c’est donc avec une grande joie que les festivaliers de l’Inc’Rock Festival ont vu les nuages disparaître lors de la troisième et dernière journée du rendez-vous brabançon.

    Le soleil au zénith, il ne manquait plus qu’une kyrielle d’artistes de renom pour faire monter la température, restée timidement sous la barre des 13 degrés. Dans l’ensemble, ceux-ci ont répondu présents.

    Typh Barrow, un envoûtement lyrique

    Première artiste de la journée pour nous, Typh Barrow a su éveiller les tympans des festivaliers d’une voix à la fois suave et envoûtante. Présentant successivement les morceaux qui ont fait et font encore son succès, la jeune Bruxelloise a démontré une maturité artistique précoce mais légitime. S’appropriant les morceaux phares de colosses de la musique tels Coolio, Asaf Avidan ou Amy Winehouse, Typh Barrow phagocyte leur écriture pour les sublimer de sonorités nouvelles et leur donner une seconde vie.

    S’ensuit alors une énergie communicative que la jeune femme n’hésite pas à entretenir avec son public, à moitié sous le charme de la belle et à moitié médusé par tant de talent. Assurément, Typh Barrow a encore de beaux jours devant elle.

    Boulevard des Airs, généreux et énergique

    Alors que les familles s’évadent encore aux différents stands placés ci et là sur le site, c’est l’heure de rejoindre l’ING Stage pour apercevoir Boulevard des Airs, le groupe devenu incontournable depuis la sortie de leur album intitulé Bruxelles.

    Venus de leur Sud-Ouest natal, les amis de toujours ont conquis le public de l’Inc’Rock de par leur générosité scénique et leurs chansons propageant la bonne humeur dans l’assistance. C’est bien simple, jamais dans le festival un groupe n’aura connu une aussi belle communion avec son public.

    Passant en revue les plages de leur dernier album, Boulevard des Airs a apporté une réelle plus-value qualitative au festival, Mentira et Demain de bon matin étant taillés pour récolter les applaudissements d’une foule en délire.

    Giedré, une étape dans sa tournante

    Toujours sous un soleil à faire pâlir Coachella (on n’a que le bien qu’on se fait), les mélomanes se pressent au concert de Giedré, un hamburger « Made in BW » à la main. Certains l’attendent avec impatience, d’autres ne savent pas à quoi s’attendre.

    À son arrivée sur scène, Giedré annonce alors la couleur avec une punch-line des plus explicites : « Faites des coeurs avec les mains les gens, on est tout de même mieux ici qu’au Sud-Soudan ! ». De fait, la lituanienne n’a en rien perdu de sa verve insolente et, à l’écoute de la première chanson intitulée « Grand-mère », les parents venus avec leurs enfants ont alors découverts toute l’utilité du casque anti-bruit distribué à l’entrée.

    Blague à part, la belle impertinente a comblé les attentes de son public. Mêlant habilement l’obscénité innocente, l’humour noir et le comique de situation, Giedré a mené son cirque dans les plaines d’Opprebais avec toute l’élégance qui lui est coutumière.

    Fréro Delavega, lancinante déception

    Apothéose attendue s’il en est de l’Inc’Rock Festival, le duo girondin des Fréro Delavega a rempli la main stage bien avant le début de son concert. Arrivant à pas de loups sur une musique reggae presque inappropriée, le groupe d’amis a entamé son set sur un ton plus que mineur, usant des seules guitares sèches mises à leur disposition.

    Hormis les fans inconditionnels, certains spectateurs se détournent alors d’un concert qui après deux à trois morceaux, peine encore à décoller. Ces derniers auront eu raison puisque les Fréro Delavega ne proposeront pas de show à proprement parler si ce ne sont quelques charivaris mal inspirés.

    Nul point d’orgue d’excellence donc, mais le festival aura dans l’ensemble enchanté les près de 15.000 spectateurs venus dans ce petit coin de paradis des Ardennes brabançonnes. Un festival familial, convivial où il fait décidément bon de flâner.

    Matthieu Matthys
    Matthieu Matthys
    Directeur de publication - responsable cinéma du Suricate Magazine.

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