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    Sirius Plan, la moiteur de l’Alabama à Bruxelles – Concert AB Club 25-04-2016

    Groupe aux multiples facettes, Sirius Plan est l’un des trésors cachés de la scène musicale franco-belge. Si l’on parle de ce trio féminin aujourd’hui, ce n’est pas par hasard. Loin d’être novices, ces trois chanteuses évoluent ensemble depuis un bon bout de temps déjà.

    Pour rappel, c’est dans un hôtel parisien, en 2010, qu’elles ont scellé leur destin musical. Ce devait être un simple one-shot mais grâce à une vidéo live postée sur leur page Facebook, les médias belges s’enthousiasment et le public suit. C’était en 2011.

    Un premier EP 5 titres auto-produit, puis en 2013, elles sont invitées à jouer en Alabama, puis à New York. L’aventure continue. De retour en France, on leur confie les arrangements et la réalisation de 4 titres pour Sophie Tith. Puis Laurent Voulzy les invite en première partie de sa tournée. Ensuite c’est Emmanuel Moire qui est séduit  et enfin en  2015, Monsieur Louis Bertignac les convie à son tour.

    Côté studio, c’est BJ Scott, leur Pygmalion, qui leur fera rencontrer le réalisateur Rick Hirsch, au bord de la Dog River en Alabama. C’est là qu’elles iront chercher le nom de leur album baptisé simplement Dog River Sessions.

    Gaëlle Mievis, Claire Joseph et Skye se décrivent comme un Girls Band old school qui fait de la musique avec plaisir et énergie. Et c’est bien ce plaisir et cette énergie que l’on retrouvait sur la scène intimiste de l’AB Club lors de leur venue à Bruxelles.

    Je connaissais très peu le trio, quelques écoutes sur Classic 21, et c’était à peu près tout. Quelle ne fut donc pas ma surprise lorsque j’ai franchi les portes de la salle. Le public était venu nombreux et était multi générationnel. Des jeunes, des trentenaires, des quinquas et même un petit groupe de “mamies” plutôt rock n’roll dans leur attitude qui avaient l’air de se régaler et qui n’ont pas hésiter à remuer leur vieux os sur quelques fameuses reprises.

    D’ailleurs, elles sont bien rodées sur les covers de Johnny Cash et autres Beatles, et  elles nous proposent des versions personnelles magnifiées par des harmonies vocales irrésistibles. Vocalement, la sensualité et la délicatesse me rappelle beaucoup les Brigitte. Le côté hipster en moins. Pour moi le point d’orgue de leur prestation fut leur reprise de Come together des Beatles : quelle énergie, quels sourires, tout le public était conquis!

    Mais leurs compositions sont sympathiques aussi, délicates, tantôt jazz, tantôt blues, tantôt folk, tantôt rock n’ roll. Une hétérogénéité harmonieuse. Leurs compositions ont des allures de standard, les chansons qu’elles reprennent semblent avoir été écrites pour elles ; et elles passent d’un registre à l’autre avec aisance et espièglerie.  L’énergie déborde dans la salle et le plaisir est sensiblement contagieux.
    Côté textes (en français ou en anglais), ça parle de leur vision du monde, avec des thèmes comme l’affirmation de soi dans Plus Que Parfait, le courage du cœur dans Du Rose Dans Les Veines, ou encore de rencontres déterminantes dans Old Man. Les deux covers Big River et La Complainte de la Butte illustrent la faculté de Sirius Plan à balayer les frontières culturelles.

    Quelle jolie découverte donc que Sirius Plan. A leur écoute on s’imagine vite sur la Route 66 ou dans la moiteur du Bayou.

    Énergie, bonne humeur, sourires, plaisir, humilité. Le verre à moitié vide on pourrait se dire qu’il est dommage que ce joli trio n’ait pas plus de visibilité.

    Mais comme j’aime voir le verre à moité plein, je me dis que nous avons de la chance en Belgique d’avoir des salles de l’envergue de l’AB pour programmer ces groupes certes plus confidentiels mais néanmoins de qualité.

    Retrouvez l’interview que les Sirius Plan nous avaient accordé pour nous parler de Dog River Sessions en cliquant ici.

     

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