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    Midnight Eternal

    Décidément, cette année 2016 promet d’être extrêmement riche en bonne surprises pour les fans de métal.

    Voici Midnight Eternal, une perle musicale originaire de New-York qui va faire un tabac.

    Le groupe vit le jour en 2014 alors que Richard Fischer et Boris Zaks (Operatika) invitèrent Daniel Prestup (Rivera Bomma, Spider Rockets) et le célèbre bassiste Mike LePond (Symphony X) à jouer ensemble sur deux chansons démo. Il recrutèrent alors la chanteuse Raine Hilai et visiblement, la magie opéra rapidement. Finalement, le groupe prit sa forme définitive avec Greg Manning (Spider Rockets, Zamora) à la basse.

    midband

    Ils sortirent leurs démos intitulées When Love and Faith Collide et Masquerade of Lies et recevront ainsi beaucoup d’offres pour des concerts de haut niveau. C’est ainsi qu’ils partageront l’affiche avec des groupes comme Kamelot, Dragonforce, Sonata Arctica, Delain, Xandria, Doro, Quiet Riot, The Agonist et bien d’autres durant les années 2014 et 2015.

    Après ces expériences magnifiques, le groupe se dirige vers les studios fin 2015 pour enregistrer ce premier album avec Eric Rachel (Skid Row, Symphony X) au son et Tommy Hansen (Helloween, Pretty Maids, Jorn) au mixage et mastering. Avec de tels noms, autant vous dire de suite que la production de ce disque est superbe et n’a rien à envier à qui que ce soit.

    De plus, la réalisation de la pochette fut confiée au talentueux Jan Yrlund à qui l’on doit déjà des illustrations d’albums pour Apocalyptica, Korpiklaani ou encore Delain.

    Le résultat est tout simplement sublime. On sent que le groupe a pris le temps qu’il fallait pour faire un album irréprochable en tout point.

    Mais parlons de ces douze fabuleuses chansons qui composent ce premier opus. Pour vous situer le genre du groupe, on oscille ici entre du Delain, Nightwish et Kamelot pour n’en citer que quelques-uns.

    ‘Till the Bitter End ouvre le disque en toute beauté. On a là une intro instrumentale de toute beauté qui situe déjà l’espace sonore énorme du groupe.

    L’ensemble sonne massif et très mélodique à la fois. Comme je vous le disais au début de cette chronique, Midnight Eternal a su viser juste en recrutant les bonnes personnes.

    Au-delà de cette sensation, on remarque très vite qu’on a là un groupe composé de musiciens extrêmement bien expérimentés et que l’ensemble sonne superbement.

    Le guitariste Richard Fischer est un virtuose qui manie aussi bien le côté mélodique de son jeu que les phrasés plus heavy qui apportent une richesse non négligeable au groupe.

    Autre chose que l’on remarque aussi c’est le timbre doux et particulier de la chanteuse Raine Hilai qui donne beaucoup de subtilité à son chant.

    Midnight Eternal a décidément beaucoup d’atouts pour se placer au-devant de la scène metal.

    On poursuit avec Repentance, une véritable claque ! Le groupe montre là qu’il peut aussi briller avec un tempo rapide. Le jeu de guitare de Fischer et le clavier de Boris Zaks sont superbes et hyper entraînants avec des parties de batterie survoltées de la part de Dan Prestup.

    Signs Of Fire suit avec ce groove bien heavy. L’orchestration est ici plus mise en avant. On est aussi surpris parfois par les mélodies que nous propose le groupe dans cette chanson. Les voix sont superbes et ce titre sonne de façon plus classique. De quoi plaire au public plus ancien de la période phare d’artistes comme Yngwie Malmsteen. Comme toujours, Fischer excelle avec un solo de toute beauté.

     

    Ensuite, Shadow Falls vient bousculer nos sens avec un tempo plus rapide et ce superbe thème d’introduction à la guitare. Là aussi, Richard Fischer nous gâte avec des phrasés exceptionnels! Cette chanson est clairement dans l’agressivité avec des voix plus menaçantes autour de la chanteuse, des accords diminués et un peu de blast à la batterie.

    Midnight Eternal envoi énormément sur ce morceau et démontre une technique de haut niveau dans les solos guitare et clavier. De plus, les sons de ce dernier s’accordent à merveille avec la guitare. La tension est à son comble à la fin de la chanson et l’on fini en beauté avec un refrain sublimé par le travail vocal de la chanteuse.Pas de doute, ce morceau va faire des ravages en live!

    On calme le jeu avec The Lantern. Plus posée, la chanson oscille entre pop et metal gentillet.

    Retour au metal tout au service de la mélodie avec Believe in Forever. Une chanson qui sonne bien mais qui ressort moins du lot.

    Nous voici arrivés à la chanson éponyme de l’album. Autant dire que cette chanson est un chef d’œuvre. Les mélodies y sont superbes et une fois de plus, le combo Fischer/Zaks apporte un gros plus avec des solos très mélodieux.

    When Love and Faith Collide sonne clairement dans la veine de Kamelot. Le groupe excelle dans les mélodies et les changements rythmiques. Je ne vous parle pas des solos, ils sont, selon moi, meilleurs à chaque morceau.

    Like an Eternity sonne de façon très différente des autres chansons. La première minute est instrumentale et part dans bien des directions. Lorsque la chanteuse pose sa voix, le tout se stabilise un peu et on a là tout de même quelque chose de très particulier.

    Le groupe montre ici qu’il sait se renouveler et approcher des styles parfois différents en restant cohérent.

    C’est davantage le cas dans Silence qui suit. Les sonorités nous surprennent davantage et l’on voit ainsi que ce groupe a beaucoup plus à offrir que ce que l’on pensait au début. Leur capacité d’adaptation est extraordinaire et le reste ne va évidemment pas nous décevoir.

    Pilgrim and the last Voyage est un instrumental brillant et qui ramène de la fraîcheur à l’ensemble. Chacun peu s’exprimer et sublimer le jeu de l’autre. Un régal!

    Ce chef d’œuvre de clôt sur First Time Thrill. Un titre qui est véritablement l’apothéose de cet album. Mélodieux à souhait sans tomber dans l’excès.

     

    Le solo de Richard Fischer est ici mis en avant par le silence du groupe.  Chose que je n’avais jamais entendue sur un album. Le groupe sonne de manière sublime et on en redemande lorsque la chanson fini en fade out.

    Midnight Eternal est sans aucun doute une nouvelle référence à suivre de près. Les musiciens ont un talent fou et la chanteuse se distingue par son timbre, sa douceur et n’a aucun besoin de partir dans la démonstration pour convaincre.

    On a là une formation promise à de beaux jours avec une technique irréprochable et, surtout, une sensibilité particulière qui la rend unique.

    Christophe Pauly
    Christophe Pauly
    Journaliste et photographe du Suricate Magazine

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