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    Le Cœur régulier, un récit peu palpitant

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    Le Cœur régulier

    de Vanja D’Alcantara

    Drame

    Avec Isabelle Carré, Jun Kunimura, Niels Schneider et Fabrizio Rongione

    Sorti le 20 avril 2016

    Alice a une vie bien rangée avec son mari et ses deux enfants mais elle se sent vide, à l’image de sa maison au décor épuré et sans âme. À son retour du Japon, Nathan, son frère, ne la reconnaît plus. Après la mort en apparence accidentelle de celui-ci, Alice suit ses traces et se rend au pays du soleil levant. Elle arrive dans un petit village situé au pied de falaises funestement connues pour être le lieu privilégié des suicidaires. C’est là que Nathan a connu Daisuke, un policier retraité qui passe ses journées à tenter de dissuader les passants désespérés de se jeter du haut des rochers. Au contact du vieil homme et de cette nature impressionnante, Alice semble enfin se retrouver.

    Adapté du roman éponyme d’Olivier Adam, dont l’œuvre a plusieurs fois été transposée à l’écran – notamment avec le très beau Je vais bien, ne t’en fais pasLe Cœur régulier souffre d’une certaine léthargie contre laquelle le spectateur courageux lutte du début à la fin.

    À l’instar du sentiment d’inconsistance que ressent Alice vis-à-vis de sa propre existence, la première partie du film manque de substance et est assez dénuée d’intérêt. Les personnages sont peu attachants, voire parfois irritants tel que Nathan, joué par Niels Schneider, le frère rebelle en veste de cuir allumant cigarette sur cigarette et venant mettre le désordre dans la vie parfaitement réglée et insipide de sa sœur. Même Isabelle Carré a du mal à susciter la compassion du spectateur en endossant le rôle d’Alice, cette femme mal dans sa peau qui semble avoir abandonné l’idée de retrouver un jour un sens à sa vie.

    Lorsqu’elle se décide enfin à sortir de la morosité de son quotidien, c’est pour se rendre au Japon, où son frère semblait avoir trouvé la sérénité. Comme lui, elle rencontre Daisuke, incarné par Jun Kunimura, qui remplit bien son rôle de vieux sage japonais taiseux. Cette deuxième partie, qui se concentre sur la quête spirituelle d’Alice, traite de sujets profonds (la vie, la mort, la recherche de soi), mais de manière trop habituelle et stéréotypée. Quoi de plus original en effet qu’un voyage au Japon pour se ressourcer et retrouver une certaine spiritualité ? La subtilité et l’intensité forcées des longs silences, qui occupent presque la totalité du film, finissent par lasser, et l’on ne peut s’empêcher de ressentir une certaine délivrance en quittant la salle.

    Julie Vermandele
    Julie Vermandele
    Journaliste du Suricate Magazine

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