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    D8, l’Hanouna-dépendance

    Lancée en 2012 suite au rachat de Direct 8 par le Groupe Canal+, D8 se devait de jouer dans la cour des grands. Son slogan, « La nouvelle grande chaîne », en était probablement la meilleure preuve. Mais voilà, après avoir connu une ascension fulgurante au sein du PAF, grâce à des émissions passées sous son giron comme la Nouvelle Star (ex-M6) et Touche pas à mon poste (ex-France 4), D8 semble marquer le pas avec des audiences en berne. Evidemment, les résultats décevants de ces dernières semaines sont en grande partie dûs aux attaques subies par l’animateur phare de la chaîne, Cyril Hanouna. Qu’elles soient fondées ou non, qu’elles soient importantes ou futiles, l’impact de ces dernières a néanmoins démontré une chose : l’Hanouna-dépendance de la chaîne… et c’est un problème.

    De fait, si la présence de l’homme providentiel sied à tous les dirigeants du groupe, elle est également indispensable à la survie de l’ensemble des programmes de la chaîne. Ce servage inversé est la conséquence directe de la politique menée par le groupe. En laissant les clés des studios à la société de productions H2O (propriété de Cyril Hanouna), D8 a abandonné l’idée d’une grille éclectique au profit d’une programmation stéréotypée, découlant de l’univers TPMP. À l’instar des super-héros Marvel et DC Comics, les spin-offs TPMP comme Derrière le poste, Le gros show, CQFD ! Ce qu’il fallait détourner ou Le Journal de Bertrand Chameroy affluent en prime time. Mais quand le rouage se grippe, c’est toute la machine qui s’enraye. Avec le départ de Bertrand Chameroy (et les diverses frasques relayées dans la presse), la marque TPMP a prouvé à D8 qu’elle était aussi fragile que ses concurrents et a mis en lumière toute l’incapacité de ses dirigeants à rebondir à cause d’un porte-feuille d’émissions trop maigre.

    Pour se donner de l’oxygène, D8 va donc devoir travailler à isoler ses futurs programmes les uns des autres pour que les réussites gomment les échecs. À ce jeu, elle gagnerait à s’inspirer de la mutation de M6.

    Photo d’illustration ©D8

    Matthieu Matthys
    Matthieu Matthys
    Directeur de publication - responsable cinéma du Suricate Magazine.

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