The Piper, de Kim Gwang-tae (Ivan Sculier)
Quand le cinéma coréen s’empare d’un conte des frères Grimm, divine de deviner ce que ça peut donner ! Le conte en question, c’est celui du joueur de flute de Hamelin. Tu sais, ce vagabond qui chasse les rats d’un village pour rendre service, sauf que les habitants du bled, ces ingrats refusent de rémunérer.
Eh bien le film, il est construit pareil : je suis venu, j’ai vu, j’ai vaincu, je me suis fait niquer alors je suis revenu, pas content du tout. Sauf qu’à la différence du conte d’origine, ici, le flutiste se traine un pied bot et un marmot, et que les villageois partagent un secret. Un terrible secret. Voire même plusieurs car le chef du village n’est vraiment pas net !
De ce fait, la narration prend un malin plaisir à jouer sur le non-dit pour créer une ambiance malsaine. Disons que ce n’est pas raté. Le souci, c’est que le production est tellement soignée qu’il en résulte quelque chose de beaucoup trop propret par rapport au potentiel macabre de l’histoire telle que remaniée par nos amis coréens !
Et même lorsque sonne l’heure de la vengeance, le final – qui dis-je – l’apothéose, sans parvenir à faire frissonner un public avide de scènes gores et trashs, aura au moins eu le mérite de nous faire rigoler un dernier coup !
Ouf, maman faisait des pulls ! (Loïc Smars)
Chronicles of the Ghostly Tribe est la nouvelle grosse production chinoise. Hu Bayi est un modeste soldat du grande empire communiste chinois. Il travaille près d’un chant de fouille original : on y découvre des fossiles d’animaux très bizarres. Après une explosion dans les galeries souterraines, il se porte volontaire pour aller voir ce qu’il se passe avec une poignée de braves. L’équipe courageuse découvrira un autre monde qui pourrait être la porte au réveil d’une ancienne civilisation pas très sympathique.
Évidemment c’est chouette d’en avoir pour son argent d’un point de vue technique, la reconstitution d’époque est charmante (le film se passe dans les années 70 et 80) et les paysages sont souvent époustouflants. Pourtant, nous ne sommes pas totalement convaincu par l’idée, l’intrigue fait beaucoup de bruit pour pas grand chose (le summum du nawak est tout de même quand on explique la vie de l’héroïne en prenant le temps d’expliquer que sa mère lui tricotait des pulls – avons-nous raté une référence, une symbolique inconnu dans nos contrée occidentales ?) et, hormis le personnage principal, les protagonistes ne sont pas très intéressants. Chronicles of the Ghostly Tribe est sympathique a voir une fois pour découvrir un cinéma populaire chinois que l’on ne voit pas souvent mais ne vous attendez pas à voir quelque choses de différents que les grosses productions actuelles, du style de Gods of Egypt, diffusé quelques jours plus tôt au BIFFF.
J’entends le loup, le contrôleur et le train siffler (Loïc Smars)
Chaque édition du BIFFF a besoin de son film sur la lycanthropie et cette année, l’heureux élu du jour, c’est Howl, un film de genre anglais réalisé par Paul Hyett, spécialiste des SFX sur quelques péloches de références (The Descent, Citadel, Mutant Chronicles, etc.). L’intrigue est assez simple et pourrait se résumer par train + loups-garous. Et des passages très cons, aussi. Si le film s’est fait pas mal démonté par la presse spécialisée, mais ce n’est finalement pas la catastrophe annoncée ! Les passages sont cons ? Cela n’empêche pas d’être bien typé comme il faut. Il y a des invraisemblances ? Comme une grosse majorité de ce film. Les monstres sont nases ? Selon le réalisateur, c’est pour conserver une nostalgie que les effets numériques ont fait disparaitre. Au final, Howl n’est pas ce qui va faire bouger le film sur les monsieurs-loups cruels mais s’en sort plus ou moins honorablement grâce à une tension maîtrisée et à son lieu unique original (le train).