Après une projection consacrée au CollectiFFF, la journée du ciné 2 commence réellement à 14h00.
Avec son histoire tarabiscotée d’apprenti dessinateur cherchant à faire disparaître un cadavre, When geek meets serial killer, aidé par une construction en chapitres alimentant le suspense, préserve son lot de surprises. Du moins pour ceux n’ayant pas lu la bande dessinée dont est tirée le film (qui est par ailleurs co-réalisé par son auteur), qui eux se retrouveront immédiatement en terrain connu. Effectivement, si le long-métrage de Remus Kam et Cin Pei-chen ajoute quelques éléments nouveaux (principalement de courtes scènes revenant sur le passé des personnages), la trame principale, quant à elle, reste inchangée. D’où un sentiment pas toujours agréable de se retrouver face à une histoire déjà connue. Cependant, l’énergie de l’entreprise finit par emporter jusqu’aux plus réticents, et l’on se surprend à attendre avec impatience la transpositions de scènes clés, se délectant au passage de trouvailles qui alimentent en humour noir un scénario accrocheur. De quoi bien démarrer la journée, d’autant que le film suivant se révèlera bien moins imprévisible.
Avec son twist final grillé dès les cinq premières minutes, Benavidez’s Case, de Laura Casabe, part avec un sérieux handicap. Suivant l’histoire du fils d’un peintre reconnu trouvant refuge chez son psychanalyste, le film développe un univers qui se fait de plus en plus original, en empruntant peu à peu une forme labyrinthique au sein de laquelle nous aimerions bien nous perdre également, à l’image du personnage principal. Las, à trop se reposer sur le fameux retournement de situation survenant en fin de parcours, le film perd en efficacité. Restent quelques bonnes idées alimentant une vision acerbe, bien qu’un poil caricaturale, du monde de l’art.
Changement de registre avec le film de 19h00, soit Queen of spades : the dark rite, qui suit les mésaventures d’un groupe de jeunes qui ont le malheur d’invoquer une entité malfaisante, en en répétant trois fois le nom devant un miroir. À croire qu’ils n’ont ni vu, ni entendu parler de Candyman. Manque de pot pour le réalisateur Svyatoslav Podgaevsky, ce n’est pas forcément le cas des spectateurs qui, s’ils ne se sont pas forcément ennuyés face à un long-métrage rythmé et joliment photographié, n’en ont pas moins relevés les nombreux empreints à d’autres films du même genre. Souffrant d’un manque flagrant d’originalité, Queen of spades : the dark rite n’en est pas pour autant désagréable, constituant un divertissement certes balisé, mais néanmoins sympathique pour qui n’est pas réticent aux jump scares faciles.
Passons maintenant à la vraie surprise de la journée, à savoir The Priests, de Jang Jae-Hyung. Ce film coréen qui s’attarde sur les mésaventures d’un prêtre et d’un jeune diacre débute comme un thriller, avant de basculer dans le film de possession pur et dur. De quoi alimenter une tension de plus en plus palpable, et satisfaire les fanas d’un genre pourtant peu gâté récemment, en en proposant une variation assez originale par moments pour s’avérer pleinement convaincante. Si certains aspects se révèlent cependant plus conventionnels que d’autres, les personnages forts sympathiques et les péripéties abondantes emportent l’adhésion, malgré un final qu’on aurait espéré plus noir.
Ayant à l’heure de l’écriture de cet article, plus de liquide en moi que Bill Gates n’en a sur son compte en banque, je laisse naturellement la parole à Olivier Eggermont, grand habitué des films de minuit, pour conclure cette journée du Ciné 2.
ABC’s of Superheroes : les Avengers du BIFFF
On a les héros que l’on mérite ! Et cela vaut aussi pour le BIFFF. Dans ce nanar assumé, pas question de grandiloquence et de moments d’actions trépidants. Non non, place à des paires de seins en veux-tu en voilà, à des éclaboussures de ketchup et à des super-héros foireux. On ne va pas se plaindre, c’est ce qu’on était venu voir !
Totalement déjanté, ce ABC’s of Superheroes se présente comme une somme de plusieurs court-métrages plus délirants les uns que les autres. Dans un autre endroit que le BIFFF, le film aurait fait un flop. Ici, le public en redemande !
Petit bémol tout de même : la longueur. Malgré ses 1h26, le film se répète quelque fois et une fois l’effet de surprise dissipé, on n’arrive moins à se mettre dans le film et mon voisin de gauche, qui a bien failli s’endormir sur mon épaule, ne dira pas le contraire. Cela commence aux environs de la lettre «H » pour se finir vers « V ». Car la fin de la réalisation nous relance dans son délire et finit bien la boucle. Par contre, on attend toujours le cameo de Stan Lee.