The Laundryman, de Chung Lee (Ivan Sculier)
En guise de préliminaire pour les abonnés absents, précisons que cette critique concerne le Laundry Man taïwanais, à ne pas confondre avec son homonyme américain qui avait été projeté mardi.
Dès que le film débute, on flaire un petit quelque chose de prometteur. Au centre de l’attention, un tueur à gages qui se déguise pour piéger ses victimes avant de faire disparaître les corps grâce à la blanchisserie de sa patronne, véritable prototype de femme fatale. Pesez le mot ! Or notre tueur à gage va devoir prendre une retraite anticipée car les fantômes de ses victimes ont décidé de revenir le hanter. Ces fantômes ne sont pourtant pas bien menaçants, ni même effrayants, tout au plus ils sont encombrants. Qu’à cela ne tienne, l’ex tueur fait appel aux services d’une voyante sexy pour chasser ces ectoplasmes de son appartement.
Le film, jusque là drôle et intense, prend une nouvelle tournure. Miss exorciste parvient à convaincre le héros de rendre visite à tous ses anciens clients pour expliquer aux fantômes pourquoi on les a liquidés. A cela se mêle une histoire de rivalité entre les deux femmes, ainsi qu’une enquête policière car, tout de même, laisser des meurtres impunis, c’est pas correct. Même si la narration peine à maintenir le rythme les deux heures durant, que par moment le déroulement de l’intrigue frôle le fastidieux et que les scènes de bagarre n’impressionneraient pas même un judoka ceinture blanche (une barrette), l’un dans l’autre, on passe un agréable moment. Pour un film qui parvient à mêler assassinats, exorcisme
The Deal, de Son Yong-ho (Guillaume Limatola)
Si la plupart des thrillers coréens présentés au BIFFF cette année sont mâtinés de fantastique ou adoptent des aspects de comédie, ce n’est pas le cas ici. The deal se présente en effet comme un polar pur et dur, loin du ton rigolard qui marquait certaines scènes de Veteran. Ici, le contraire est même généralement de mise, la caméra insistant, parfois lourdement, sur la tristesse des proches des victimes, dans ce qui commence comme une banale enquête sur un serial killer. Si le rythme n’y faiblit pas et tient le spectateur en haleine, The deal n’apporte cependant que peu d’éléments nouveaux au genre dans un début somme toute déjà vu. Le réel intérêt du film réside dans la suite de son récit, qui emprunte des chemins moins balisés, réservant assez de péripéties pour intriguer tout du long. Tous les faits qui s’y déroulent ne font pas forcément immédiatement sens, mais chaque pièce finira par s’assembler, dans une mécanique implacable qui livre au passage une vision assez sombre de l’aliénation que peut engendrer l’envie de vengeance chez certaines personnes. (Heureusement que nous ne sommes pas comme ça dans la vraie vie. Par contre, Kévin, si tu me lis, dis-toi bien que j’ai des compétences particulières, que j’ai acquises au cours d’une longue carrière. Des compétences qui font de moi un véritable cauchemar pour toi. Compétences de quoi, me diras-tu ? Et quelle carrière ? Et bien sache que je n’en ai aucune idée. Mais tremble !)
S’il n’atteint pas la puissance d’ I saw the devil, la première réalisation de Son Yong-ho s’avère néanmoins plutôt efficace, d’autant qu’elle jouit d’un tueur charismatique et rapidement détestable.
Curse of Sleeping Beauty : le BIFFF aboie en dormant (Olivier Eggermont)
L’exercice qui nous attend est difficile puisqu’il relève plus du somnambulisme que de la critique. Pourquoi ? Tout simplement parce que ce Curse of Sleeping Beauty nous a mis dans un état qui se situe entre le cours de math à 8h du matin et un épisode de Derrick. Vous l’aurez compris, en gros, on s’est bien fait chier. D’ailleurs, les réactions du public le montraient bien. Là où certain, d’une lâcheté sans nom, ont décidé d’abandonner leurs camarades pour partir avant la fin, les autres étaient d’un silence assourdissant. Et quand le public du BIFFF se tait pour un film de 00h30, c’est soit qu’il est très bon, soit qu’il est aussi ennuyeux qu’un Honduras – Grèce en Coupe du Monde.
Et l’histoire me direz-vous ? Eh bien on est encore en train de la chercher comme la première bonne blague de Kev Adams. Dans le film, Thomas fait des rêves bizarres où il réveille une belle d’un baiser langoureux. Mais, lié à une maison hantée par des mannequins démoniaques. Alors qu’il n’aspirait qu’à besogner une narcoleptique, le pauvre se retrouve affublé d’une malédiction héréditaire. C’est con. Loin de moi l’envie d’être un méchant, mais nous avons rarement vu un film aussi mauvais au BIFFF. C’est bien simple, rien n’est bon. On s’ennuie de la première à la dernière minute.
Curse of Sleeping Beauty, bientôt dans toutes vos pharmacies pour lutter contre les insomnies.