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    BIFFF 2016 : rideau de douche, fille de la neige, Avatar-like et fantômes incompréhensibles

    curtain

    Curtain, de Jaron-Henrie-Mc Crea (Guillaume Limatola)

    Il est des films dont on aimerait bien connaître la genèse. Par exemple, assister à la présentation de Curtain à des producteurs doit être une expérience assez inestimable. « Oui, donc vous souhaitez que je finance un film qui a pour sujet un rideau de douche qui disparaît, tourné au premier degré ? D’accord, d’accord. Joséphine, remettez-moi du café, la journée va être longue ! »

    Cela va sans doute surprendre beaucoup de lecteurs, mais étrangement, oui, étrangement, je me suis rendu a la projection de Rideau le film avec beaucoup d’appréhensions. Encore une fois, à tort, le long-métrage de Jaron-Henrie-Mc Crea se révélant rapidement sympathique. Si la disparition de rideaux de douches est bel et bien au centre du récit, ce dernier va cependant peu à peu gagner en ampleur. Difficile d’en dire plus sans gâcher les surprises d’un film modeste mais attachant, qui fait le bon choix de préférer s’attarder sur ses personnages, que de miser sur le côté spectaculaire qu’aurait pu amener le scénario. Une bonne surprise de plus à mettre au crédit d’une deuxième semaine du BIFFF qui commence donc plutôt bien.

    Snow girl and the dark crystal

    Snow girl and the dark crystal, de Peter Pau et Tianyu Zhao (Guillaume Limatola)

    Snow girl and the dark crystal présente un monde à l’image de ses effets spéciaux, qui oscillent entre le visuellement somptueux et la cinématique de playstation 2, soit divisé de manière irrévocable : en haut, le paradis, en bas l’enfer, et au milieu, le monde des humains, terrain d’affrontements violents entre hommes et démons. Élevé dès son plus jeune âge dans le but de combattre les êtres maléfiques, Zhong Kui va tomber amoureux, ce qui va le pousser à combattre d’autres démons, intérieurs cette fois-ci, vu que sa compagne n’est autre qu’un… allez, je vous laisse deviner. Indice : sa peau est froide comme la mort, et elle peut contrôler la neige (Kévin, si tu me lis, arrête de chercher, c’est un démon). Bon, le héros laisse bien passer les trois quarts du film avant de se rendre à l’évidence, mais comme le dit le fidèle dicton l’amour rend aveugle. Ah non, tiens, c’est pas ça. Bon, on va se rendre à l’autre évidence, le héros n’est pas des plus malins (« entre « boss » et « boloss », y’a le « l » de « love » », me souffle Bazoo). D’où une intrigue qui prend de faux airs de Roméo et Juliette, avec toutefois des combats spectaculaires (rehaussés par une réalisation virevoltante) et des personnes possédants des pouvoirs magiques. De quoi dépoussiérer ce bon vieux Shakespeare, et suivre le film sans déplaisir, d’autant qu’il se double d’un discours d’actualité, en dépeignant une guerre de religions, dont certains des instigateurs éduquent et aveuglent volontairement leurs soldats pour mieux les sacrifier.

    Arti the Adventure begins 3D

    Arti : Avatar fait son Guignol (Olivier Eggermont)

    On ne va pas se mentir, quand on nous a annoncé que Arti : the Adventure begins 3D était un film formé juste avec des marionnettes, on s’est demandé qu’est-ce que c’était que ce binz. Mais force est de constater qu’après être déconcerté pendant 30 minutes, on se prend au jeu. L’histoire n’est pas mal ficelée et les marionnettes apportent une véritable originalité au film.

    Bien sûr, le scénariste du film n’a pas inventé le vin chaud. En concoctant une histoire de guerriers qui veulent détruire la nature et l’habitat de leurs « ennemis séculaires » et qui vont devoir faire face à la « force de la nature », il s’expose à un procès de la part de James Cameron.

    À la fois exaltant et parfois touchant, « Arti » arrive à nous emmener dans son monde spécial et monte en puissance. Bien sûr, la fin est cousue de fils rouge, mais le film a le mérite de prendre des risques dans sa réalisation. Et le fait qu’il n’y ait eu aucune vanne sur Pinocchio durant tout le film montre l’implication du public !

    tag-along

    Tag-Along : j’ai pas tout compris (Olivier Eggermont)

    Tout d’abord, je paie une bière avant le film de 00h30 aujourd’hui à celui qui arrive à m’expliquer les différents twists de Tag Along. Parce que franchement, j’ai pas tout compris.

    Basé sur une légende urbaine qui raconte que les fantômes des montages viennent enlever des personnes si quelqu’un prononce son nom en entier, le film navigue entre moments stressants et délire.

    Pourtant, tout avait bien démarré. Le film se mettait bien en place et on avait même droit à quelques moments de suspense sympathiques. Et puis, patatra. Soit la production a viré son scénariste à la moitié du film, soit celui-ci s’attendait à faire un court-métrage et est tombé des nues quand on lui a dit que le film durait 1h30.

    Quoi qu’il en soit, ce Tag Along s’essouffle plutôt vite et tombe très vite dans des incohérences plutôt crasses. Même si le fantôme de la petite fille, ressemble à une représentation en jeux vidéo de The Ring, cela ne gêne pas trop. Mais certaines séquences d’action difficilement explicables font suite à des moments parfois trop longs. Dommage, cette production taiwanaise venait pourtant avec quelques chouettes idées mais n’aura pas  su s’y tenir.

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