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    Les Visiteurs 3, révoltant !

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    Les Visiteurs 3 : La Révolution

    de Jean-Marie Poiré

    Comédie

    Avec Jean Reno, Christian Clavier, Franck Dubosc

    Sorti le 6 avril 2016

    Après s’être perdus dans les couloirs du temps, Godefroy de Montmirail et son fidèle écuyer Jacquouille La Fripouille ont échoué à l’époque de la Révolution française, et plus précisément dans celle de la Terreur où les exécutions s’enchainent sous la folie de Robespierre. Bien décidés à sauver leur peau, les deux moyenâgeux vont partir à la rencontre de celles et ceux qui ont écrit une partie de l’Histoire de France.

    Attendre 18 ans pour sortir la suite d’une saga culte est toujours un pari risqué. Avec un tel délai, les attentes sont énormes et, si le film ne les comble pas, les déceptions peuvent être aussi nombreuses. Avec Les Visiteurs 3, nous n’avons pas seulement été déçus, nous sommes sortis de la salle consternés de n’avoir vu que deux pâles copies de nos héros d’enfance, stupéfiés par l’amateurisme de la mise en scène, affligés par le manque de rythme et dépités par des gags aussi redondants que lourdingues. Bref, le retour Jean-Marie Poiré à la comédie est un fiasco.

    Ce constat d’échec global est la résultante d’une série de mauvais choix et ce, à différents niveaux. Tout d’abord, en emmenant nos deux acolytes aux pieds puants à la fin du XVIIIème siècle, le cinéaste (aussi co-scénariste) a involontairement complexifié sa mise en situation. Toute l’idée des deux premiers volets – envoyer deux farfelus du moyen-âge dans la modernité – était très intéressante. Cela donnait à voir deux êtres déphasés au milieu d’un monde « normal ». Ici, les personnages de l’époque visitée sont eux aussi farfelus – parfois davantage que nos compères -, ce qui a pour conséquence d’assister à une surenchère d’arriération et de laisser la porte ouverte aux dialogues imbéciles.

    Ensuite, les scènes quasi-statiques et interminables contribuent à annihiler les quelques élans rythmiques apportés timidement par des acteurs en mal d’inspiration. De même, les décors – quand ils ne sont pas virtuels – manquent cruellement de grandeur et de relief, conférant au film des faux airs de vaudeville.

    Enfin, la pléthore de stars a tué les stars. Chaque rôle étant tenu par un acteur/humoriste confirmé, les scènes deviennent propices à une guerre d’égos et donc au cabotinage. Chose de plus en plus fréquente dans les comédies françaises actuelles.

    En résumé, ces Visiteurs 3 n’ont rien à montrer aux spectateurs, si ce n’est une fresque clownesque de la Révolution française. Et dire que tout est parti d’oeufs de cailles…

    Photo d’illustration ©Gaumont

    Matthieu Matthys
    Matthieu Matthys
    Directeur de publication - responsable cinéma du Suricate Magazine.

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