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    Matt Corby hypnotise l’Orangerie

    Ayant juste sorti son premier album Telluric (dont vous pouvez lire la chronique en cliquant ici), Matt Corby est en tournée, faisant un passage remarqué au Botanique ce mardi 29 mars.

    Ceux qui sont familiers avec la musique de Matt Corby seront bien conscients que ses chansons pessimistes et mélancoliques ne sont pas destinées à déchaîner des pogos dans la foule. En effet, son style de musique ne vous donnera pas envie de vous déhancher frénétiquement. Par contre vous ne pourrez que succomber à la performance envoûtante qui se produira en face de vous.

    Corby était planifié à la Rotonde, mais les entrées ont été prises d’assaut, le Bota a eu l’excellente idée de le transférer à l’Orangerie, un endroit un peu plus grand. La salle était pleine, le public impatient. Un peu nerveux aussi. Les dramatiques événements qui avaient secoué Bruxelles-Ma Belle créait une atmosphère indéfinissable.

    Le concert s’est ouvert avec le très aimé Belly Side Up. Tout de noir vêtu, en uniforme avec le reste de son groupe, Corby entra nerveusement sur scène. Il semble timide face au public, avec ses mains serrées contre sa poitrine comme une écolier lisant un discours. Mais quand sa voix s’est élevée majestueusement sur la foule, sa présence visuelle sur scène n’a plus eu d’importance. Corby a une de ces voix qui n’aurait aucun mal à combler une Orangeraie sans micro, et il est beau.

    En fait, tout au long du concert, Corby est resté penché sur le microphone avec quelques gestes de la main qui n’a jamais dépassé le niveau de l’épaule, ce qui incite le public à focaliser son attention sur lui.

    Sur son incroyablement sophistiqué Monday, il n’y a que lui et une pédale de boucle, tandis que le reste du band a quitté la scène. Il y a rarement des moments où une foule tombe complètement silencieuse. Ce moment est soit la conséquence d’un groupe qui ne performe pas de façon convaincante soit le reflet d’une foule sans voix et stupéfaite. Monday de Corby appartient à la seconde catégorie. Commençant avec quelques clics de ses doigts, Corby ensuite harmonise ses couches vocales avant de se lancer dans son chorus puissamment chargé. Le sursaut brutal de l’audience, passant du silence aux acclamations bruyantes à la fin de la chanson, dit tout.

    Alors que la musique de Corby est plutôt douce en général, le concert fut bien loin d’être ennuyeux. Resolution a entraîné la foule et on percevait clairement les fans se joindre à son refrain addictif. Ses solos de guitare énergiques sur ​​les morceaux plus rythmés contrastaient avec ses solos de flûte.

    Ce constat met en lumière tout son talent instrumental. Il y a quelques mois il racontait dans une interview qu’il apprenait à maîtriser ces instruments. Je vous garantis qu’il les maîtrise aujourd’hui.

     

    Brother est déjà devenu un classique de Corby et lorsqu’il entame les premières notes, les fans hurlent et sifflent. Le public est en trans.

    Le concert s’achèvera sur Empires qui évoluera en douceur dans une reprise du classique de Sam Cooke : A Change Is Gonna Come.

     

    Garçon timide doté d’un talent vocal et musical unique, Matt Corby est surtout un interprète captivant et très touchant. En effet, il y a quelque chose de très émotionnel à propos de l’homme sous le feu des projecteurs, il est difficile de détacher vos yeux de lui tout au long de la performance.

    Les artistes solo ont aujourd’hui le vent en poupe et quoique Matt Corby ne bénéficie pas de la même reconnaissance et de la gloire que des Ed Sheeran, Woodkid, James Bay ou Jack Garratt, ses talents d’artiste interprète en font certainement de lui un concurrent sérieux voir beaucoup plus intéressant.

    Comme sa légion de fans continue de croître, c’est seulement une question de temps avant que Matt Corby ne devienne un nom familier.

    Setlist du concert :

    1)    Belly Side up

    2)    Knife Edge

    3)    Do you no harm

    4)    Resolution

    5)    Wrong Man

    6)    Monday

    7)    Sooth lady Wine

    8)    Trick of the light

    9)    Oh Oh Oh

    10)  Brother

    11)  Run away

    12)  Why dream

    13)  Empires Attraction

    Christophe Pauly
    Christophe Pauly
    Journaliste et photographe du Suricate Magazine

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