Spy Time : élu meilleur film du BIFFF (Olivier Eggermont)
Après l’excellent Ghost Graduation (Grand Prix et prix du public, rien que ça) il y a trois ans, Javier Ruiz Caldera nous revient avec un nouveau bijou : Spy Time. Ici, pas question d’adolescents fantômes et de blagues potaches. Enfin sauf pour les blagues potaches. Le ton est toujours aussi drôle et décalé et la réalisation aussi bonne. Dans Spy Time, Adolfo est un véritable looser et sa copine vient de le larguer. Jusqu’à ce qu’il découvre que son père est un agent secret. Mais il y a de meilleurs moyens de l’apprendre qu’en se faisant courser par un psychopathe avide de revanche. À la fois drôle, déjanté et bien construit, Spy Time arrive à jongler avec les règles du genre et à les détourner pour notre plus grand plaisir. Le réalisateur peut dès maintenant venir chercher son prix.
The phone, de Kim Bong-Joo (Guillaume Limatola)
Avant de s’adonner à la traditionnelle chansonnette (ici le générique des teletubbies, dans une version pleine d’émotion que n’aurait pas reniée Adele), le réalisateur venu présenter son film est revenu sur le fait que peu de productions coréennes mêlant thriller et fantastique arrivent à voir le jour. Selon lui, il existe une superstition comme quoi ce type de long-métrage est voué à l’échec. The phone présentant un synopsis qui rappelle le Fréquence interdite de Gregory Hoblit, en remplaçant la radio par un téléphone portable, on pense savoir pourquoi.
Après vision, on ne peut néanmoins que lui souhaiter de contredire la règle. Le film réussit en effet a mêler les genres de manière habile, à savoir enquête policière et paradoxes temporels au cœur d’une poursuite façon Le fugitif, en suivant un avocat qui reçoit un beau jour l’appel de sa femme, assassinée un an plus tôt. Imaginatif et mené sans aucun temps mort, le long-métrage parvient à faire oublier sans problème ses quelques défauts, dûs en grande partie à un scénario parfois cousu de fil blanc, en se révélant surprenant à d’autres moments. Pour ma part, LA bonne surprise du festival, de celles qui maintiennent collé au siège et réduisent le nombre d’interaction entre le public et l’écran – et donc l’ambiance de la salle – pour de bonnes raisons. Pour exemple, le spectateur à côté de moi, appelons-le Olivier E. n’a crié que 18 fois au cours de la séance, alors qu’il pourrait habituellement concurrencer le groupe de screaming de ton cousin. C’est dire.