La Résurrection du Christ
de Kevin Reynolds
Action, Péplum, Aventure
Avec Joseph Fiennes, Tom Felton, Peter Firth
Sorti le 6 avril 2016
Ces dernières années, l’engouement du cinéma américain pour les prouesses bibliques n’a jamais été aussi intense. C’est donc assez naturellement que Affirm Films, la filiale bénite de Sony Pictures, a produit un film 100% Pâques : La Résurrection du Christ.
Clavius, tribun de la légion romaine, est chargé par Ponce Pilate de mettre un terme aux agissements douteux d’un certain Yeshua. Ce dernier est crucifié et enfermé dans un tombeau scellé. Mais trois jours plus tard, le sanctuaire – pourtant bien gardé – est retrouvé vide. Les rumeurs font état d’une résurrection, mais Clavius est bien déterminé à retrouver le corps du défunt.
Si ce synopsis de style polar horrifique vous sied, il n’est pourtant que très peu représentatif du film. Alors que l’on s’attendait à une grosse production hollywoodienne, une « Passion du Christ » explosive et badass, cette nouvelle sortie s’avère n’être qu’une reconstitution naïve voire niaiseuse d’un passage du premier best-seller de l’Histoire. Seuls les accents so british des acteurs et l’exceptionnel look maori de Jésus (interprété par Cliff Curtis) nous rappellent que La Résurrection du Christ a avant tout été produite pour recréer une image légère de notre héritage judéo-chrétien. Si l’on omet les scènes violentes du début, ce film pourrait même convenir à un enfant tant il est gavé de bons sentiments.
Mais voilà, si la résurrection de Jésus n’était en soi pas une surprise, c’est plutôt celle du réalisateur Kevin Reynolds qui a attisé notre curiosité. De fait, le père de Robin des Bois : Prince des voleurs est avant tout le Monsieur Déficit d’Hollywood. Le genre de contre-alchimiste à transformer l’or en aluminium. À chaque fois, Kevin Reynolds était attendu au tournant avec Rapa-Nui, Waterworld, 187 ou encore Tristan & Yseult, et à chaque fois le résultat fût décevant au box-office. Grand visionnaire incompris ou mauvais parieur, toujours est-il que l’intéressé dû se retirer des plateaux de tournage pendant plus de neuf ans, une longue traversée du désert à faire pâlir tout prophète.
À la vue du résultat, on ne peut néanmoins que s’incliner face aux talents de retranscription du cinéaste américain. L’image est belle, le jeu des acteurs est bon et la véracité de l’environnement est excellente, grâce à un travail limitant l’utilisation d’images de synthèse. Raisons pour lesquelles le film est déjà un succès commercial outre-Atlantique.
En résumé, La Résurrection du Christ dévoile un péplum biblique aussi jobard que certains des disciples qui accompagnent le messie. À voir de manière détachée.