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    Rosalie Blum, une filature mal exploitée

    rosalie blum poster

    Rosalie Blum

    de Julien Rappeneau

    Comédie

    Avec Noémie Lvovsky, Kyan Khojandi, Alice Isaaz, Anémone

    Sorti le 6 avril 2016

    Rosalie Blum est le premier film de Julien Rappeneau, scénariste césarisé de 36 Quai des Orfèvres, adapté de la bande dessinée éponyme de Camille Jourdy dont les trois tomes sont sortis entre 2007 et 2009.

    Vincent Machot a la trentaine, vit avec son chat un étage en-dessous de l’appartement de sa mère, très possessive et un brin dérangée, et a repris le salon de coiffure de son père. Son existence bien rangée et monotone se voit quelque peu chamboulée lorsqu’il décide de suivre l’épicière du coin, Rosalie Blum, qu’il est persuadé d’avoir déjà vue quelque part. Lorsque celle-ci s’en rend compte, elle va l’espionner à son tour, avec l’aide de sa nièce, Aude. Ces trois personnages ne se doutent pas un instant de la manière dont ce petit jeu de détective va changer leurs vies…

    Pour son premier passage derrière la caméra, Julien Rappeneau prend peu de risques et cela se ressent malheureusement dans plusieurs aspects du film. À commencer par l’histoire elle-même, qui aurait pourtant pu apporter un léger souffle d’originalité aux comédies romantiques françaises si les possibilités de récit offertes par ce double jeu d’espionnage avaient davantage été creusées. Le découpage du film en trois parties, faisant écho aux trois tomes de la BD et chacune se concentrant sur l’un des protagonistes, n’apporte pas grand-chose à la narration. L’intrigue principale n’est pas des plus palpitantes, tout comme celles qui se développent au cours de l’histoire, et leurs dénouements, pour la plupart prévisibles, nous laissent de marbre.

    Les personnages ne relèvent en rien le degré de platitude du film et leurs caractères ont du mal à sortir des clichés habituels : le trentenaire à l’existence insipide qui voit un jour sa vie basculer, la mère omniprésente et légèrement timbrée, la touchante inconnue au lourd et mystérieux passé et la jeune fille en rébellion contre ses parents et la société. Les rôles secondaires ne sont pas en reste : le cousin dragueur, la copine fofolle et la râleuse, le coloc bizarre, … Presque tout y passe, sans grande subtilité ni sens de l’humour efficace. Malgré un casting principal assez bien choisi – Kyan Khojandi, Noémie Lvovsky et Alice Isaaz apportent un côté attachant à leurs personnages –, les rôles qu’ils endossent ne leur permettent pas de développer entièrement leur jeu d’acteur.

    Rosalie Blum est un film rempli de bons sentiments, mais qui rate le coche de l’originalité et manque de relief dans le traitement de ses personnages.

    Julie Vermandele
    Julie Vermandele
    Journaliste du Suricate Magazine

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