L’année passée avait un été un grand cru avec Le Zombie au Vélo et Dernière Porte au Sud (récemment lauréat d’un Magritte par la même occasion). On en attendait donc beaucoup cette année, peut-être trop. Moins de courts sont sélectionnés pour privilégier les qualités techniques (ce qu’ils ont tous) et la longueur (la plupart faut plus ou moins 20 minutes) au détriment parfois de l’originalité et de la folie que l’on découvrait quand il y avait deux fois plus de courts.
Suite à une erreur foireuse de planning, je loupe le premier, L’Oeil silencieux, et loupe le début de XYZ, The City Hunter. J’entendrai rapidement les avis concernant le film de Karim Ouelhaj qui s’avère être assez malsain. Assez pour gagner le Méliès d’argent, en tout cas.
XYZ, the City Hunter, c’est un peu le parti fou d’un étudiant en dernière année en montage à l’INSAS : rendre un hommage de qualité au manga The City Hunter (pour les incultes comme moi, en gros, c’est Nicky Larson). Et si quelques moments trahissent le manque de budget et la modestie de l’entreprise (les combats, l’interprétation, parfois), il faut avouer que M. Tikal s’en sort plus que bien et réussit à séduire le public et différents jurys (SABAM, Prix de la Critique et une diffusion sur Be TV).
Après son excellentissime Bowling Killers diffusé dans le cadre du CollectIFFF, Sébastien Petit présente en compétition, Chaos, qui suit la survie d’un homme de cette époque, le jour où tout se coupe : électricité, montre, téléphone, etc. L’image, les décors, l’interprétation (de Steve Driesen), tout est vraiment une belle réussite. Il manque peut-être juste d’un peu plus d’originalité qu’un message assez simple et moralisateur.
Ice Scream est le nouveau film de maison + jeune fille de Vincent Smitz (souvenez-vous de Babysitting Stories en 2014). Encore une fois, le jeune réalisateur prend plaisir à mélanger fiction et réalité : un jeune réalisateur débarque chez sa muse et lui présente son projet de manière tellement réaliste que les deux univers se confondent. Ce court a gagné le prix du jeune jury (parce qu’il y a des nichons ?).
Le film d’animation de Jan Snoekx, Voltaire, est une vraie pépite d’humour et d’animation. Le réalisateur voulait explorer un monde encore jamais exploité et résultat : l’histoire de concurrence entre 3 girouettes : la naïve girouette de la chapelle de campagne, la belle girouette dorée de la cathédrale et la méchante girouette de cimetière. L’absence de dialogue rend le film accessible à tous et le déroulement de l’intrigue est plus que sympathique. A la rédaction, c’est notre coup de coeur. C’est aussi le coup de coeur du Prix Fedex et il est assuré d’une diffusion sur la RTBF.
Life is Strange d’Alexandre de Papeians est comme annoncé : étrange. Un jeune artiste, devenu SDF se rend dans un énorme château et commence à chambouler l’ordre établi des lieux. Serait-ce le retour du fils maudit au bercail ? Si l’histoire n’a pas emballé les foules, il faut rendre justice à l’interprétation hallucinante de Kevin Dudjasienski !
Le petit dernier de la compétition (Tranche de Campagne d’Hannah Letaif), n’est pas le plus tendre : message écolo montrant la réalité du monde si les animaux vivaient dans notre civilisation et que les humains vivaient nus dans la nature. Un petit steak d’humain ? Ou prôner le végétarisme ? Un dessin très particulier, pas toujours joli mais maîtrisé par ses concepteurs. Reste un message un poil trop bateau.
Après une courte pause cigarette, trois films hors compétition sont présentés. Rien de bien marquant, hormis la présence du grand Jan Decleir dans le premier, Szvo de Ken Eeraerts, où il interprète un scientifique qui change les yeux et lis la vie des patients dans les anciens. Vincent Toujas présente Elle, une sympathique romcom, qu’un monstre, qui vit avec l’héroïne, risque de chambouler. Le héros affrontera-t-il ses préjugés ? La trilogie se termine avec Motel, Motel d’Ellen J. Babeliowsky : une sombre histoire d’un homme trouvant une oreille coupée dans sa chambre. A qui appartient-elle ? Voyeur ou victime ?