The Survivalist : Promenons-nous dans les bois (Olivier Eggermont)
Tiens, ça faisait longtemps que l’on avait pas eu un bon petit film post-apocalyptique ! Il n’y avait qu’à demander. The Survivalist, c’est ce qui se serait passé si l’ado de Into The Wild avait grandi dans une famille texane et se serait réfugié dans la forêt après l’apocalypse. Ce huis-clos nous emmène dans un monde où la menace est presque permanente, même si on ne la voit jamais. La paranoïa des protagonistes suffit à nous convaincre de l’existence de celle-ci. Même s’il ne révolutionne pas le genre, le long métrage a l’avantage de livrer une bonne histoire. Même si la fin est un peu prévisible.
Sensoria : sensoriellement pénible (Loïc Smars)
Après avoir fait le pari de voir toutes les productions scandinaves du festival, je finis par me retrouver dans des galères pas possible. Sensoria en est une. Un peu comme The Strange House, l’horreur chinoise de la veille, on retrouve le combo perdant que je déteste par dessus tout au BIFFF : peu de budget, des pseudos fantômes, mauvaise utilisation de la bande son, « jump scares » ratés et une tension proche de zéro. Sensoria en remet une couche en ajoutant les étapes de la vie quotidienne d’une quarantenaire suédoise larguée par son mec : quelles céréales elle mange, le goût de ses pizzas, le choix de son mobilier IKEA, etc. Limite, ça frôle les Frères Dardenne qui veulent filmer des fantômes.
The Marriage of reason and squalor, Jake Chapman (Guillaume Limatola)
Avec The Marriage of reason and squalor, Jake Chapman (également connu pour les sculptures réalisées avec son frère Dinos) adapte son propre roman. Présenté comme un pastiche des livres Mills and Boon, romans à l’eau de rose anglo-saxons, le film s’est révélé… déconcertant. On peut effectivement discerner des traits caractéristiques que l’on imagine propres aux romances fleurs bleues, une partie de l’intrigue étant consacrée à un amour adultérin sur une île paradisiaque.
Que ce soit en usant de décors de studios, de stock shots évidents, de scènes composées de plusieurs prises, ou en jouant sur les décalages sonores, le réalisateur met tout en œuvre pour souligner l’artificialité de ce qui est montré. Cette distance vis-à-vis du sujet traité est appuyée par un scénario qui part dans tous les sens et brouille volontairement les pistes. L’héroïne est-elle schizophrène, dans le coma, ou manipulée par son futur époux ? L’île soi-disant paradisiaque est-elle maudite ? Autant de questions soulevées, auxquelles Jake Chapman se garde bien de répondre clairement. Et à vrai dire, on s’en fout quand même un peu. Multipliant les brusques changements d’ambiances, le film se révèle plutôt hermétique. Si de nombreuses idées sont à dénombrer, certaines étant mêmes plutôt bonnes, il est quand même ardu de se passionner pour le sort du personnage principal. Surtout si l’on a derrière soi un spectateur, appelons-le Kévin, qui s’est amusé à lire les sous-titres à voix haute pendant une bonne vingtaine de minutes.
Les réactions possibles face à une telles œuvre semblent au nombre de quatre :
a) réussir à se laisser porter et vivre une expérience sans doute pas déplaisante.
b) rester parfaitement de marbre
c) s’ennuyer ferme
d) réfléchir à des manières originales de torturer Kévin.
Un mélange de toutes les options n’est pas forcément à exclure.
Banjo : Quand les freins lâchent, ça pète facilement ! (Olivier Eggermont)
Banjo, c’est un peu ce que Wes Anderson aurait fait s’il avait l’esprit beaucoup plus tordu et un budget minimum. Véritable film d’horreur potache, ce long métrage de Liam Regan nous emmène dans un monde vicieux et quelque peu pervers dans lequel son héros est la tête de Turc de tout le monde. Mais à trop chatouiller la victime, on réveille le psychopathe qui est en lui ! Et son ami imaginaire qui lui donne des idées assez tordues. À un autre endroit qu’au BIFFF, ce film n’aurait pas reçu un accueil aussi chaleureux. Mais là, on en redemande. Entre une scène où le héros se recoud son frein déchiré en pleine baise ou des passages totalement surréalistes, le film joue allègrement la carte de la production déjantée. On attend avec impatience le 2.
Ce vendredi, ce sera court (mais frétillant), belge (en partie), latino
La journée commencera par les courts-métrages belges en et hors compétition. Toujours un moment idéal pour découvrir peut-être le talent de demain. C’est souvent une alternance entre du bon et du mauvais mais c’est toujours une excitation quand on découvre une petite pépite ! La longue séance sera suivie de The Open, une coproduction belge qui parle de tennis et de 3ème guerre mondiale. Et pour finir la soirée, un film déjanté avec des super-héros pourris (Kryptonita) et à minuit on découpe les gens avec humour grâce à Patchwork.
A demain les poulets.
On débute avril, le mois des lacérations au tendon d’Achille !