Ecrit et mis en scène par Axel Cornil, avec Allan Bertin, Axel Cornil, Valentin Demarcin et Adrien Drumel.
Du 25 au 28 Février au Théâtre Le Poème 2.
Après Crever d’Amour au mois d’Octobre, Axel Cornil revient avec Du Béton dans les Plumes au théâtre Le Poème 2. Mais cette fois, c’est lui qui met en scène la pièce et y joue même un rôle.
Sur scène, quatre jeunes hommes aux pieds nus. L’action se déroule dans un décor épuré qui contient des bâches, des bouteilles, une table et des chaises entre autres choses. Les protagonistes nous font vivre un vrai récit, celui d’un jeune homme héritant de la maison familiale qui tombe en ruine. Un jeune homme qui hésite entre la rénover, l’abattre ou la vendre. Un jeune homme perdu qui se cherche. Une génération qui ne semble pas assimiler les difficultés de la vie, ne sachant plus pleurer les morts mais cherchant toujours à voler plus haut… malgré le béton dans les plumes ?
L’allégorie d’Icare prend sens dans cette pièce aux allures étranges. À travers trois générations d’hommes, on découvre une profonde métaphore de la vie. Entre une bouteille de Porto et des pains mous, entre les bagarres et l’humour, Dédale le grand-père aux cigarillos, Icare le père qui n’a jamais su construire un mur droit, Pétrone le fils un peu paumé et Europe la mère qui noie son chagrin dans l’alcool. Du Béton dans les Plumes, c’est aussi Pétrone (dont le prénom signifie pierre en Grecque), ce jeune homme qui représente la jeunesse et qui souhaite voler mais semble dépassé par le poids du carcan familial.
En s’échangeant les rôles, Axel Cornil parvient à donner du dynamisme à cette pièce qui relate les souvenirs qui s’effacent d’un passé qui n’est plus. En s’appropriant l’espace, les quatre talentueux protagonistes, Allan Bertin, Axel Cornil, Valentin Demarcin et Adrien Drumel, donnent vie à cette pièce un brin espiègle n’hésitant pas à se salir ni à se mettre à nu. Les dialogues sont vifs et mordants, le jeu d’acteur est excellent et leur complicité s’étend jusqu’au public et c’est délicieux.
Préférant de loin le drame, Axel Cornil n’hésite pourtant pas à y ajouter humour noir, musique et chant a capella du titre « les funérailles » de Brassens. De vrais canailles, on vous l’a dit.
Si Axel Cornil s’est lâché dans cette pièce, y ajoutant un humour énergique et frais, il ne s’éloigne pas de son style pour autant. Avec des cris, des sentiments, des tensions et des non-dits, impossible de ne pas s’identifier une fraction de seconde aux personnages. En attendant sa prochaine pièce avec hâte, une chose est sûre : Axel Cornil est un talent on ne peut plus prometteur et dont on n’a pas fini d’entendre parler…