auteur : Pierre Branda
édition : Perrin
sortie : janvier 2016
genre : histoire
Pierre Branda, spécialiste de l’ère napoléonienne a publié plus d’une dizaine d’ouvrages sur le sujet depuis 2005, nous régale cette fois d’une biographie consacrée à l’impératrice Joséphine. Née Marie-Joseph-Rose Tasher de la Pagerie, elle est issue d’une famille de la petite aristocratie française établie à la Martinique, alors colonie française. Les Tasher y exploitent la canne à sucre à l’époque où l’esclavage était encore monnaie courante. Ces exploitations faisaient alors la richesse de la France grâce aux plantations de sucre, de tabac ou encore de cacao.
A l’âge de 15 ans, elle est mariée à Alexandre de Beauharnais et s’établit en France. Cette union ne sera pas heureuse malgré la naissance de deux enfants, Eugène qui deviendra vice-roi d’Italie et Hortense future reine de Hollande. Après une séparation de corps, chacun vit désormais de son côté et Marie-Rose est la coqueluche des salons. Inquiétée lors de la Terreur, Marie-Rose échappe de justesse à la guillotine mais son époux, convaincu de trahison, y laissera sa tête.
Marie-Rose désormais veuve mais sans ressources doit alors se débrouiller pour subvenir aux besoins de ses enfants mais aussi et surtout pour tenir son rang. Elle construit alors un très vaste réseau d’influence se liant d’amitié avec les plus hauts personnages du pays. Sa correspondance témoigne d’un style très direct : elle ne se gênait pas pour demander de fortes sommes à ces « amis » contre l’assurance de ses sentiments. C’est dans une des soirées mondaines et courues de Paris qu’elle rencontre celui qui n’est encore qu’un petit général corse, Napoléon Bonaparte.
A partir de ce moment, Marie-Rose devient Joséphine et son destin sera dorénavant indissociable de celui de Napoléon. Il a besoin de son réseau d’influences, elle rêve de grandeur. S’ils ont l’air mal assortis, ils se complètement merveilleusement à tous points de vue. Lorsque l’Empire est proclamé, Napoléon tiendra tout particulièrement à ce qu’elle lui soit constamment associée. Autant il est brutal, vif, cavalier et intraverti autant elle est bienveillante, affable ne refusant jamais de venir en aide aux plus démunis. Extrêmement dépensière, des sommes folles seront englouties en bijoux et autres vêtements mais Joséphine ne demandera jamais rien pour elle préférant mettre Napoléon devant le fait accompli.
Cependant, sa stérilité est un énorme problème pour l’empereur qui rêve de créer une dynastie. Malgré son sacre, Joséphine sera finalement répudiée en 1809. Napoléon disait qu’elle était son talisman, son porte-bonheur… Il a beaucoup tergiversé avant de divorcer expliquant que s’il se défaisait d’elle, son empire s’écroulerait. Si cela ressemble à une simple superstition, force est de constater que seulement un peu plus d’un an plus tard, et ce malgré la naissance d’un héritier (l’Aiglon), Napoléon enchaîne défaite sur défaite et est contrait d’abdiquer. Pour Joséphine, sa répudiation symbolise également sa mort publique. Celle que l’on appellera désormais la veuve Beauharnais se retirera dans son domaine de Malmaison qu’elle affectionnait particulièrement et y décèdera en 1815, entourée de ses enfants.
Pierre Branda nous dresse un portrait à la fois honnête et surprenant de l’impératrice des Français et reine d’Italie qu’était Joséphine. Bien qu’opportuniste elle n’en restait pas moins très aimable, faisant preuve d’une grande générosité envers les plus démunis et préférant rester patiente et calme face à ses ennemis les laissant se compromettre par eux-mêmes. Par sa bienveillance et son charme, l’incomparable a laissé une empreinte indélébile dans l’Histoire.
Joséphine est un ouvrage très complet destiné aux amoureux de l’Histoire de France et plus particulièrement à ceux qui affectionnent la période napoléonienne.