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    Exit au Théâtre des Galeries jusqu’au 6 mars

    De Fausto Paravidino, mise en scène de Fabrice Gardin, avec Dominique Rongvaux, Christel Pedrinelli, Léone François Janssens, Jef Rossion, crédit photo Martin Gallone

    Du 10 février au 6 mars 2016 à 20h15 au Théâtre Royal des Galeries

    Dans les couples, tout ne se passe pas toujours bien. Entre discussions futiles pour meubler les silences, quiproquos en tous genres et autres abandons d’activités que l’on aimait faire, on finit par s’oublier complètement au profit du couple. Ensuite, les tracasseries quotidiennes augmentent autant que les engueulades basées sur les nombreux non-dits qui stagnent, jusqu’à se demander comment on en est arrivés là. On ne se reconnait plus et on ne reconnait plus l’autre non plus. On essaie pourtant de recoller les morceaux par habitude, par peur d’être seul aussi. Et puis un jour, on n’en peut plus, on prend son courage à deux mains et on finit par rompre.

    Exit raconte avec une véracité universelle comment les couples s’essoufflent et quels chemins l’on peut emprunter pour se reconstruire. Et là, on est bien obligé d’avouer qu’effectivement les hommes viennent de Mars et les femmes de Vénus. Ce n’est pas qu’ils viennent d’autres planètes puisqu’on vit tous sur la terre mais les modes de fonctionnement diffèrent énormément : chacun ayant sa manière bien à lui (ou à elle) de réagir. Selon sa personnalité évidemment mais aussi selon son chagrin, selon la manière très personnelle dont on ressent la solitude, dont on appréhende la vie. Certains se réfugient dans le boulot, d’autres dans des livres de développement personnel jusqu’à ce que l’on rencontre quelqu’un d’autre. Peut-être qu’on ne passera pas sa vie avec mais au moins il nous distrait de notre morosité et permet de clore le chapitre précédent pour de bon.

    La mise en scène soignée est rehaussée par un décor épuré : seuls deux canapés et des barres métalliques forment le décor. C’est un procédé intelligent parce que ces perches définissent les pièces tout en permettant de voir les acteurs au travers. De plus, il n’y a aucun objet, tout est mimé ou suggéré. L’accent est donc mis sur le jeu des acteurs, excellent au demeurant.

    Exit est une pièce intelligente qui explore pour nous la rupture, l’acceptation, la réconciliation et la découverte d’un autre partenaire. Il y a évidemment 1001 possibilités parce qu’il y a des millions de cas de figure différents mais seules quelques-unes de ses possibilités sont mises en scène. Les personnages sont à la fois drôles et touchants, si proches de nous qu’il est facile de s’y reconnaitre parce qu’on a tous vécu quelque chose de semblable et c’est pour cela que cette pièce fonctionne. Et finalement la morale de cette histoire est que malgré nos désaccords ou les chemins distincts que nous empruntons, on a tous en commun bien plus que nous le pensons : l’amour que l’on porte en soi et ce, quel que soit le visage qu’on lui donne, qui est plus fort que tout et sans lequel personne ne peut vivre.

    Daphné Troniseck
    Daphné Troniseck
    Journaliste du Suricate Magazine

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