Fortitude
(Saison 1)
de Simon Donald
Drame, Historique
Avec Stanley Rucci, Richard Dormer, Michael Gambon
Sorti en DVD le 10 février 2016
Notre époque fait la part belle aux séries télés et chaque année des dizaines de nouveautés remplissent les écrans. En ce début d’année, une nouvelle série britannique fait une entrée remarquée : Fortitude. Dans celle-ci, il est question d’une enquête policière dans le grand froid, dans une petite ville au cœur de l’Arctique. Si le décor est signe d’originalité, qu’en est-il du reste ?
Tout d’abord, expliquons globalement l’histoire. Dans une ville isolée du monde, vit une communauté où il n’y a pas de vol, pas de crime, où tout le monde est utile à la société. Mais quand un scientifique se fait massacrer, toute la population est en émoi. Qui l’a tué ? Pourquoi aussi sauvagement ? Le shérif local, Dan Anderssen mène l’enquête avec un détective anglais, Milton Caldwell, envoyé par les autorités britanniques pour enquêter lui aussi sur la mort de cet homme, citoyen de la couronne. Le premier voit d’un mauvais œil l’arrivée d’un étranger sur ses plates-bandes, le deuxième va remuer les secrets les plus enfouis de cette communauté pour obtenir des réponses.
Dès le pilote, on assiste lentement à la mise en place des personnages et au démarrage d’une enquête peu banale dans un lieu peu commun. Si cette première constatation excite le spectateur, il peut vite déchanter s’il n’est pas adepte du style employé dans cette histoire. Loin d’une exploitation du roman d’Agatha Christie, Les Dix petits nègres, auquel la trame fait penser, l’intrigue part dans tous les sens au bout d’une heure à peine, explorant une tonne de secrets, de problèmes ou encore de pistes diverses. On se demande vite quel est le but de cette création ? L’enquête ? Les secrets de la communauté ? Une maladie potentiellement contagieuse ? Ou encore une trame fantastique et horrifique ? Car oui, toutes les ficelles et procédés des films de genre sont utilisés pour maintenir la tension du spectateur sans pour autant qu’il ne se passe quoique ce soit avant plusieurs épisodes. D’ailleurs, si le gore est parfois présent par la suite, rien n’est jamais fantastique.
Malgré cet éparpillement et cette lenteur qui parsème les différents épisodes, quelques points positifs se dégagent de cet imbroglio. Tout d’abord, les paysages sont à couper le souffle et l’exploration de cette ville isolée du monde extérieur est impressionnante. Ensuite, la grande force du récit est de ne jamais vraiment choisir un héros principal, laissant ce rôle à la ville de Fortitude.
Au final, la série est conseillée aux personnes aimant les sous-intrigues qui ne se révèlent que dans les derniers épisodes d’une saison. Certains fuiront avant que les choses sérieuses ne commencent, d’autres resteront, captivés par l’ambiance et le paysage créé pour l’occasion, ainsi que par les personnages interprétés par Stanley Tucci et Michael Gambon bien au-dessus du lot du reste du casting.
P.S. : Malgré une fin aboutie, une saison 2 a déjà été commandée.