Le chant des hommes
de Bénédicte Liénard et Mary Jimenez
Drame
Avec Assaâd Bouab, Ahmet Rıfat Sungar, Sam Louwyck
Sorti le 3 février 2016
Le chant des hommes est la deuxième collaboration cinématographique de Bénédicte Liénard et Mary Jimenez, deux artistes engagées. À travers le documentaire, ou ici à travers l’art, elles montrent que les migrants et les sans-papiers ne sont pas sans voix et elles les place où ils sont : à hauteur d’Homme.
Esma, Moktar, Kader, Dini, Najat… Ils n’ont a priori rien en commun, mais décident de s’unir dans une grève de la faim au sein d’une église pour demander des papiers. Ils viennent de partout, mais veulent rester ici, en Belgique. Ils veulent être reconnus, avoir un statut et pouvoir vivre non comme des ombres, mais comme des hommes.
Le lien entre Le chant des hommes et l’actualité est instantané. Pourtant, en partant d’un cas particulier, le film aborde quelque chose de plus général : la vie d’une collectivité qui s’organise, accepte ses membres les plus difficiles, se sépare des corrompus et résiste à l’autorité extérieure. À travers l’expérience de la faim et l’épreuve du corps dans un huis-clos, cette collectivité va au coeur des rapports humains. Les barrières tombent, les tensions émergent, l’amour et la solidarité se renforcent. Sur un mois, les kilos se décomptent et les histoires se racontent à mesure que les jours passent.
Le chant des hommes est une odyssée humaine où la lumière et l’ombre se rencontrent, une cité de Babel – aussi bien dans la fiction que sur le plateau de tournage – où les langues, les (fausses) croyances et les religions coexistent. Fictionnel, le film n’en est pas moins authentique, de nombreux interprètes ayant vécu ce qu’ils relatent. De bout en bout, le ton est juste.
Sans voyeurisme, sans complaisance, Bénédicte Liénard et Mary Jimenez humanisent ceux que le monde occidental tient à si grande distance par peur et ignorance.