Le Brussels Jazz Festival accueillait, en première mondiale, ce mercredi 20 janvier à Flagey, l’hommage rendu à Jacques Brel par David Linx et le Brussels Jazz Orchestra (BJO).
C’était également l’occasion de découvrir l’album intitulé simplement BREL dont c’était la présentation officielle et le jour même de sa sortie.
Autant dire d’emblée que la remarquable performance vocale du chanteur et la merveilleuse prestation d’un des meilleurs Big Band au monde ont fait merveille devant une salle comble.
Hé oui, avec de fins arrangements de plusieurs des membres du BJO mais aussi de l’ingénieur du son Gyuri Spies, Brel a swingué avec des titres comme La valse à mille temps, Bruxelles, Vesoul, Mathilde notamment mais a aussi jazzé sur des titres plus lyriques tels Le plat pays, La chanson des vieux amants ou encore Quand on n’a que l’amour.
David Linx, bruxellois d’origine également, fut impérial de bout en bout. Il fit des commentaires chaleureux et anecdotiques, se permit de chanter en anglais Amsterdam en faisant un petit clin d’oeil à un autre David (Bowie) qui l’avait reprise en 1976 mais inclut aussi le scat dans certaines interprétations.
Sa prestance scénique fut variée; tantôt complète par ses gestes et ses petits pas de danse ou déhanchements discrets, tantôt modeste pour laisser place à l’orchestre ou aux solistes.
Côté musiciens, plusieurs solos raffinés venaient s’intégrer à la splendide orchestration menée de main de maître par Frank Vaganée (au sax alto). D’autres souffleurs dont certains avaient aussi réalisé des arrangements: Pierre Drevet (trompette), Lode Mertens (Trombone) et Dieter Limbourg (sax alto). Nathalie Loriers n’était pas en reste non plus au piano et réalisait une jolie introduction sur le mythique Ne me quitte pas.
Il s’agissait ici de son premier arrangement pour le BJO et d’un hommage également à un autre monstre bruxellois qui avait aussi interprété ce titre: Monsieur Toots Thielemans.
Ce morceau était joué en guise de premier rappel; le second ne se faisait pas attendre vu l’ enthousiasme du public. Il s’agissait de la chanson Rosa qui est un bonus à cet album cinq étoiles.
Cette étonnante reprise aux rythmes diversifiés et soutenus, introduite en portugais par David Linx, prouvait, à nouveau, que le BJO est une Rolls (dixit le chanteur) mais surtout que Brel jazze très bien.
Ce splendide concert est à marquer dans les annales du Brussels Jazz Festival qui, en deux ans, est déjà devenu un rendez-vous incontournable grâce à sa programmation présentant aussi bien de grands noms que de belles découvertes.