The Revenant
d’Alejandro González Iñárritu
Western, Aventure
Avec Leonardo DiCaprio, Tom Hardy, Domhnall Gleeson
Sorti le 27 janvier 2016
Après avoir empoché quatre des oscars les plus prestigieux (meilleur film, réalisateur, scénario et photographie) avec Birdman, Alejandro Iñárritu revient avec un projet plus ambitieux, plus contemplatif et surtout, nettement plus cher.
Exemple typique de la carrière d’Iñárritu, Birdman s’était couvert de cent septante trois récompenses mais malgré l’adulation de la critique, avait laissé le public généralement indifférent. The Revenant semble parti pour récolter une belle moisson aux oscars sans se couvrir de honte au box-office.
Hugh Glass est guide des régions glaciales, montagneuses, et infestées de natifs hostiles d’Amérique du nord, lorsqu’au cours d’une expédition qui tourne mal il est abandonné par ses compagnons, sans le sou, au milieu de nulle part, au bord de la mort et nu comme un ver. Armé d’une virilité sans égale, il entreprend de ramper, à la force des ongles, les trois cents kilomètres qui le séparent de sa vengeance.
Mis à part quelques licences artistiques et fils narratifs, le récit est une histoire vraie…
Sans conteste un des plus beaux films de l’année, The Revenant n’en est pas moins d’un intérêt discutable et d’un ennui soporifique. Filmé à la lumière naturelle, en plein hiver, dans les coins les plus inhospitaliers du monde, on en prend plein les rétines de paysages en forme de cartes postales, d’une beauté hautaine et cruelle. Mais l’histoire, qui suit de près les mésaventures de Leo, s’empêtre dans des tangentes sadiques sans vraiment mener à une conclusion satisfaisante.
La tension est évaporée par un ton contemplatif, la seule scène prenante étant répétée ad nauseam dans d’infinies variations n’ayant pour but que de savoir s’il est possible que Leonardo DiCaprio en bave un peu plus ou beaucoup plus. Si vous aviez toujours eu envie de voir le bélître se faire sauvagement malmener, si vous avez des envies secrètes et cruelles, si des pulsions malsaines animent votre âme, vous y trouverez un bonheur sans égal quoique écoeurant.
Très discuté pour les nombreuses histoires d’une production difficile au point d’en être dangereuse, The Revenant est trop long, trop lent et trop répétitif.
Notons cependant que mon opinion est fermement dans la minorité, la plupart de mes confrères trouvant dans le film une magie qui m’échappe. Pour vous faire une opinion, voici le teaser (et surtout pas le trailer qui révèle littéralement toute l’histoire).