Le premier concert du Brussels Jazz Festival 2016 (du 13 au 23 janvier 2016) était celui de Lisa Simone, la digne fille de la célèbre Nina Simone.
Avant cette magnifique prestation, le présentateur, Gilles Ledure, avait la délicatesse de dire que, pour cette seconde édition et suite aux événements, : « L’Art doit vaincre la peur ».
Il précisa aussi que la programmation « Jazz » à Flagey représentait plus de 50% des concerts car du nord au sud de la planète, le jazz est un langage universel.
Venons-en au concert où, avant même de commencer à parler ou de chanter et sous une intro acoustique,la chanteuse se voyait déjà fleurie par un fan. Il n’en fallait pas moins pour éveiller la curiosité du public qui avait rempli le studio 4, une des meilleures salles en Europe au niveau de l’acoustique.
Lisa Simone est un phénomène. D’abord, par sa voix dont elle gère tous les timbres. Celle-ci peut être douce, feutrée mais aussi intense, perçante sans jamais être criarde.
Ensuite, par sa prestance. Très élégante, classe, elle se déhanche, danse et même sautille de manière sensuelle.
Enfin, par sa communication humoristique et sa communion avec le public dont elle ira même à la rencontre en faisant le tour complet du parterre.
Notons au passage que la chanteuse était entourée de monstrueux musiciens: Reggie Washington à la contrebasse et basse électrique, Hervé Samb à la guitare électrique et Sonny Troupé à la batterie.
Lisa Simone chanta principalement des morceaux rythmés mais aussi des ballades;n’hésitant pas à effectuer des reprises de sa maman tout en présentant les morceaux de son dernier (et seulement deuxième) album intitulé: My World.
Au travers de sa musique qui est avant tout du rythm ‘n blues mais aussi un subtil mélange de jazz, de soul et de rythmes africains, elle donne beaucoup d’espace à ses musiciens qui prennent des solos époustouflants.
Des musiciens qui font aussi les coeurs à certains moments et dont les échanges instrumentaux font merveille; que ce soit pour un blues d’anthologie ou encore sur un morceau totalement groovy sur lequel, eux aussi, bougent voire dansent. (NB: Je n’avais jamais vu Reggie Washington debout et se mouvoir avec sa basse électrique).
Lisa Simone est aussi généreuse et vit sa musique à du 200%. Elle sera bien évidemment fortement acclamée et reviendra deux fois pour des rappels.
Le premier se réalisant après une longue et envoûtante intro du batteur aux allures de percussions africaines. Et le deuxième pour tout simplement interpréter un morceau sur lequel les gens n’ont pu s’empêcher de danser devant la scène et dans les allées; tous âges confondus.
La Diva terminait ainsi en beauté son superbe concert, ayant tout donné d’elle-même tout comme ses nusiciens avec qui elle ne fait qu’un.
A noter que cette première soirée était donc la première d’une dizaine et que la programmation, à nouveau alléchante, de Maarten Van Rousselt a le bon goût de proposer des concerts de vedettes internationales (Paolo Fresu,Tord Gustavsen, David Linx et le BJO,…) mais aussi de révélations belges (Antoine pierre et son projet « Urbex », Nordmann, Igor Gehenot, Black Flower,…).