Les Gazelles
de Mona Achache
Comédie
Avec Camille Chamoux, Audrey Fleurot, Anne Brochet, Naidra Ayadi, Joséphine de Meaux
Sorti le 7 mai 2014
Critique :
Cinq ans après Le Hérisson, son premier long métrage, Mona Achache revient avec Les Gazelles, un film pop et girly qui malgré une stylisation intéressante ne dépasse pas le statut de l’anecdote.
Alors que Marie et Eric, en couple depuis qu’ils sont ados, s’apprêtent à acheter un appart, Marie est prise de panique et claque la porte. Elle débarque à une soirée organisée par une de ses collègues et découvre, à coups de shots de vodka, toutes les « joies » du célibat.
Il est bien loin le temps où être une femme célibataire à 30 ans rimait avec désert social et misère sentimentale. Les trentenaires d’aujourd’hui choisissent le célibat, l’assument et l’adorent. Quand on a trois ou quatre copines, le cœur vaillant et un foie bien accroché, la nuit nous appartient. Ça vous dit quelque chose ? C’est que le roller coaster Sex & The City vous est aussi passé dessus. Et le spectre de la cultissime série U.S. ne fait pas que planer au dessus du film, il le transperce de part en part.
Mona Achache tente clairement de se payer une version française des aventures de Carrie Bradshaw, allant jusqu’à reprendre des plans mythiques de la série. Malheureusement, et on l’a déjà constaté à maintes reprises, on traverse rarement l’Atlantique sans encombre. Et le scénario ne tient pas la distance, faisant plutôt figure d’une suite décousue de situations sans vraie continuité et dont le ton humoristique ne fait pas toujours mouche.
Car là où Les Gazelles ne tient pas la comparaison c’est dans ses personnages, qui font plus penser à des figures scénaristiques qu’à des personnalités complexes. Le film ne dépasse donc jamais le stade anecdotique du produit Canal+, une série de sketches articulés selon une logique formelle et rythmique. On remarquera d’ailleurs la présence dans le casting de Camille Cottin, la « Connasse » du Grand Journal.
Là où le film se démarque, c’est dans sa forme. Dès le générique de début, Mona Achache s’amuse avec les conventions cinématographiques et applique un montage et un rythme ostensiblement tributaires de l’esthétique du vidéoclip. Ce parti pris formel est, de loin, l’élément le plus intéressant du film. On sent de bout en bout que la réalisatrice s’est amusée à créer un rythme soutenu et variable au son d’une bande originale pop et punchy.
Malgré un scénario et des personnages trop pauvres, Les Gazelles n’est pas déshonorant et aura le mérite de faire passer un agréable moment à qui n’y vient pas chercher autre chose qu’un divertissement bien innocent.