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    Ramdam 2016 : Born in Gaza d’Hernàn Zin

    born in gaza poster

    Born in Gaza

    d’Hernàn Zin

    Documentaire

    Le siège de Gaza durant l’été 2014 a causé la mort de 507 enfants et fait 3598 blessés. Parmi les 400 000 enfants gazaouis traumatisés, une poignée d’entre eux a décidé de raconter cette histoire en espérant sensibiliser la communauté internationale et ainsi obtenir un soutien qui se fait toujours attendre.

    Dans les ruines de la ville, filmés par des drônes, on peut apercevoir si l’on s’approche, de jeunes visages. Des figures fatiguées qui n’ont plus ri depuis longtemps. Des orphelins désemparés et contraints de dormir dehors. Des gosses hauts comme trois pommes forcés de quitter l’école pour travailler et soutenir leurs familles. Des ombres malades et des victimes muettes qui tentent en vain de panser leurs blessures…

    En quête de témoignages poignants, Zin a choisi de brosser sans concession le portrait d’innocents grandis trop vite dans la désolation d’une cité morte. Dans leurs yeux, plus rien ne brille et une maturité soudaine s’est violemment immiscée dans leurs veines. Pour certains, les traumas et cicatrices ne se refermeront sans doute jamais.

    Il faut avoir le cœur bien accroché pour assister impuissant à cet enchaînement d’images chocs et parfois impudiques tant elle saisissent l’intimité des enfants. Beaucoup de larmes et de sang sont versés en 60 minutes, sans oublier les effets stylistiques qui tentent à montrer que le temps n’existe plus dans un Gaza endeuillé.

    Si l’on peut s’interroger sur l’aspect déontologique de ce travail, on ne peut qu’admettre la force et l’importance des images présentées. Ces témoignages terribles mais nécessaires sont le reflet d’une société malade, livrée à elle-même et qui, désespérément, recherche le soutien du reste du monde. Impossible pour le spectateur de rester de glace face à ces enfants qui n’ont rien demandé mais qui ont tout perdus et qui tentent, envers et contre tout, de se reconstruire. Born in Gaza est, pour le coup, un film véritablement dérangeant voire insoutenable. Il nous ouvre les yeux sur une réalité que l’on préférerait ignorer…

    Elise Voillot
    Elise Voillot
    Journaliste du Suricate Magazine

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