Creed
de Ryan Coogler
Drame, Boxe
Avec Michael B. Jordan, Sylvester Stallone, Tessa Thompson
Sorti le 20 janvier 2016
Adonis Johnson Creed, fils illégitime du grand boxeur Apollo Creed a la vie dure. Enfin pas vraiment… mais quand même un petit peu. Disons qu’il est hanté par les fantômes d’une enfance difficile. Sauf qu’il est en fait assez bien ajusté, bien mieux que la plupart des jeunes gens de son âge.
Bref, Adonis, pris d’une crise d’adolescence tardive, décide d’abandonner une carrière prometteuse dans la finance pour se jeter à corps perdu dans la boxe. Il dégotte Rocky Balboa (ancien ami de feu son père), sous un rocher et parvient à le convaincre de l’entraîner à l’ancienne, comme un dur, avec réveil à l’aube, saut à la corde et compagnie. Adonis se voit propulsé sur le devant de la scène par le truchement de son illustre nom de famille et doit prouver au monde qu’il possède l’âme bien trempée d’un vainqueur, la hargne d’un battant et les pectoraux d’une star de cinéma. Au passage il doit se prouver à lui même qu’il est capable d’un tel pari, des sacrifices nécessaires, de gagner le respect de ses confrères, et de démontrer à l’élue de son coeur qu’il a en lui de quoi faire un bon mari bien moderne, qui sait cuisiner et se servir d’un lave vaisselle.
C’est la recette traditionnelle de la plupart des films de sport ou d’arts martiaux, et, coïncidence, le pitch de Creed, septième Rocky de la série. Il s’agit ici d’un reboot potentiel puisqu’il introduit un nouveau personnage et une foule d’opportunités pour la suite de la série.
Sous les dehors de blockbuster sans imagination ressassant une formule fatiguée par un usage fréquent se cache une bien belle réussite, nous donnant un classique du cinéma de genre, reprenant une formule bien établie par un usage régulier. En gros c’est la même chose, mais en bien.
Sans dévier le moins du monde du moule sus-décrit, Ryan Coogler (aidé au scénario par Aaron Covington) livre un film qui ne surprend jamais si ce n’est par sa qualité évidente. On ne s’ennuie pas une seconde même si on voit venir les éléments narratifs à trois kilomètres et comme tout est convenu d’avance, on se repose, on déguste son pop-corn, son coca et on profite des bagarres. La magie opérée par le film est de délivrer les attentes soigneusement suggérées tout en gardant une fraîcheur dans le détail.
S’il est un film qui démontre l’importance d’un réalisateur c’est bien celui-ci et Ryan Coogler s’impose comme un des réalisateur des plus prometteurs de l’année. Si Creed est sans grandes surprises, il n’en va pas de même pour le reste de son travail et, espérons-le, pour le reste de sa carrière. Il a mis la barre bien haute, sachons en profiter avant que le reste de la série ne sombre dans une spirale décevante, ce qui est, soyons honnêtes, fort probable.
Notons que le prochain projet de Ryan serait, si la rumeur est correcte, Black Panther, un film de super héros Marvel…