Le Grand Partage
d’Alexandra Leclère
Comédie
Avec Karin Viard, Didier Bourdon, Valérie Bonneton
Sorti le 23 décembre 2015
Une vague de froid envahit la France et le gouvernement socialiste publie un décret qui oblige les citoyens français les mieux logés à accueillir chez eux, jusqu’au printemps, leurs concitoyens les plus démunis, ceux qu’on appelle des « travailleurs pauvres ». C’est alors la panique dans un immeuble chic de la rive gauche où bourgeois et bobos s’opposent sans grands résultats au décret.
Alexandra Leclère nous livre ici une « comédie sociale » avec des acteurs comme Josiane Balasko et Michel Vuillermoz qu’elle avait fait tourner dans Maman, et Patrick Chesnais qu’elle avait mis en avant dans Le Prix à payer. Malgré un bon casting, le début n’inspire rien qui vaille avec des acteurs qui récitent leur texte, et des personnages stéréotypés comme la bourgeoise coincée, les bobos ou encore la concierge aigrie. Une comédie qui commence mal dans une cage d’escaliers témoin des injures entre voisins, d’une violence inutile et affligeante.
Une certaine dynamique se crée enfin, au moment où les familles de l’immeuble doivent accueillir les travailleurs pauvres chez eux, un geste qui va bousculer leurs habitudes et leurs mentalités. L’évolution des personnages présente un certain intérêt avec Didier Bourdon en réac de droite qui se sent enfin vivre après avoir passé une soirée avec des SDF ou Valérie Bonneton en bobo qui regrette d’avoir voté à gauche. D’autres personnages cependant ne suivent pas l’évolution classique de la comédie, comme le personnage de Karin Viard qui décide d’accueillir une femme pauvre, interprétée par Zidani, mais qui finalement change d’avis. Ou comme Mr et Mme Abramovitch qui quittent leur bel appartement pour un 12m2 afin de n’avoir à héberger personne. L’égoïsme poussé à son paroxysme dans un couple de confession juive. On cherche encore l’aspect comique de la situation.
Malgré une bonne idée de scénario, cette comédie ne fait que rarement sourire. Les personnages – plus stéréotypés les uns que les autres – ne suscitent que très peu de compassion, excepté peut-être celui de Didier Bourdon en conservateur au grand cœur.
La morale de fin est ici absente et n’aurait pas été de refus dans une comédie qualifiée de « sociale », surtout en ces moments difficiles et à l’approche des fêtes.